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Offshore leaks: des sociétés essentiellement flamandes

Le décryptage du dossier "offshore leaks" se poursuit, cette vaste affaire d'évasion fiscale. Le secrétaire d'Etat à la lutte contre la fraude veut sanctionner les banques qui s'en rendent complices.

Suite du méga dossier d'évasion fiscale, mis au jour vendredi passé. Environ 90 dossiers concernent des sociétés belges, créées dans des paradis offshores. Des sociétés essentiellement flamandes. Les clients flamands des paradis fiscaux sont quatre fois plus nombreux que les clients wallons. La patrie du diamant, Anvers, est l'une des villes qui compte le plus d'adeptes de l'évasion fiscale, avec Uccle, en Région bruxelloise. En revanche, le Hainaut et le Luxembourg sont les deux seules provinces qui n'abritent pas de clients de sociétés offshores. Pour la province de Luxembourg, la proximité du Grand-Duché peut expliquer le désintérêt pour les paradis lointains.

Des banques pourraient être impliquées

Cette carte publiée ce matin par nos confrères du journal Le Soir est encore en dessous de la réalité. Elle repose sur l'analyse de 2 millions et demi d'informations bancaires secrètes. C'est colossal, mais c'est loin de répertorier tout l'argent qui transite par les paradis fiscaux. Cette répartition géographique ne tient pas compte du rôle des banques. ING, Dexia ou Fortis dirigent elles aussi, des montages de sociétés offshores.

De sévères sanctions sont envisagées

 

Le secrétaire d'Etat à la lutte contre la fraude, John Crombez, est bien décidé à agir et sur deux fronts. D'abord, il menace les banques, justement. Les banques qui ont participé à de l'évasion fiscale se verront retirer leur licence, en Belgique. John Crombez veut aussi sanctionner plus sévèrement tous les autres intermédiaires, les avocats et les comptables fiscalistes, qui ferment les yeux sur la fraude, ou l'encouragent. En principe, ces experts sont obligés d'alerter le fisc, quand ils détectent des cas de fraude, chez leurs clients. Seuls 6 professionnels l'ont fait depuis trois ans.

 

 

Les Etats-Unis forcent les banques à lever le secret bancaire

 

Une proposition de loi a été déposée à la chambre il y a trois semaines, par plusieurs députés socialistes. Hier, le Grand-Duché du Luxembourg s'est dit prêt, par la voix de son ministre des finances, à réduire partiellement son secret bancaire pour freiner l'évasion fiscale. Que faut-il en penser ? Ce n'est pas la première déclaration du genre, chez nos voisins. Souvent, les actes ne suivent pas. Sauf que cette fois, le ministre souligne que la tendance internationale va vers un échange automatique d'informations bancaires. Allusion aux Etats-Unis, qui forcent les banques à transmettre les infos sur leurs compatriotes à l'étranger. Une brèche, qui pourrait permettre à tous les Etats d'exiger les mêmes informations.

 

 

Antonio Solimando

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