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Pas assez taxées nos grandes entreprises? Le ministère préfère ne pas s'exprimer

Selon le Parti du Travail Belge, les 50 plus grandes entreprises du pays bénéficient d'un taux d'imposition moyen inférieur à 2% pour l'impôt des sociétés. Mais la Fédération des Entreprises de Belgique réfutent ces affirmations.

Dans un nouveau rapport du Parti du Travail Belge, ses économistes pointent de sérieux manquements en matière d’imposition, essentiellement sur l’impôt des sociétés. "La Belgique est un véritable paradis fiscal pour ces grosses entreprises et un enfer fiscal pour les travailleurs", affirme Raoul Hedebouw, porte-parole du PTB au micro de Martin Vachiéry. "Il y a un ensemble de mécanismes comme les revenus définitivement taxés, les intérêts notionnels, comme les plus-values sur action qui ne sont pas taxées… Tous ces mécanismes permettent à ces grosses sociétés de défalquer énormément de milliards sur leur fiche d’impôts et donc, finalement, de ne payer quasiment pas d’impôts…"

"On oublie de regarder ce que la société crée comme emplois!"

Sur ces bases, le PTB dévoile donc ce Top 50 des ristournes fiscales. En 2011, les 50 sociétés de ce classement ont réalisé 52 milliards de bénéfice, ont payé moins d’1 milliard d’impôt et bénéficié de 16,9 milliards de ristournes fiscales. Pour un taux d’imposition, d’1,78% seulement. Mais voilà, pour la fédération des entreprises belge certains facteurs essentiels sont occultés dans le rapport. "C’est comme si on disait: ‘Je prends une toute petite partie de l’activité d’une entreprise et je ne regarde pas tout le reste", explique Philippe Lambrecht, secrétaire général de la FEB. "On oublie de regarder si l’entreprise a des revenus situés à l’étranger. On oublie de regarder tout ce que l’entreprise crée comme emploi dans le pays et on fait des amalgames".

'No comment' du côté du ministère

Dans ce classement, la société AB Inbev arrive en tête, devant les Hollandais d’Hennequin Beheer, Exxonmobil, le groupe KBC et Arcelor Mittal. Toutes affichent un taux d’imposition sur les sociétés de 0%. Ces entreprises ne souhaitent commenter ces résultats, pas de commentaire non plus du côté du ministre des finances. D’après certains économistes, cependant, l’étude mériterait plus d’explications. "Elle se base effectivement sur les faits mais elle ne permet pas de faire la distinction entre les revenus des holdings, par exemple, qui rapatrient en Belgique grâce aux intérêts notionnels une série de gains qui sont déjà taxés à l’étranger et les entités réellement opérationnelles, celles qui travaillent et celles qui font des gains", affirme Bruno Wattenbergh, expert économique. Enfin, un constat s’impose, en Belgique les grandes entreprises payent toujours moins d’impôts que les travailleurs qu’elles emploient. Et les idées s’affrontent sur les réponses à apporter à ce décalage.

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