Accueil Actu

Peut-être bientôt un 4e opérateur télécom en Belgique: qu'allons-nous y gagner?

Le Ministre des télécommunication Alexander De Croo a plaidé hier pour qu’il y ait un quatrième opérateur téléphonique en Belgique. Est-ce que cela pourrait faire diminuer le prix de nos communications ?
Oui ou en théorie du moins. On a vu que dans les pays développés, l’arrivée d’un opérateur supplémentaire a fait baisser les tarifs ou a permis d’offrir plus pour le même prix, notamment 3 à 5 fois plus de datas offertes aux clients. Ce qui n’est pas négligeable vu le nombre croissant de services en ligne que nous consultons avec nos smartphones.


Qui se partage le gâteau aujourd’hui ?

Trois opérateurs. L’historique Proximus, le challenger historique Mobistar, devenu Orange et ensuite le challenger Télenet, l’opérateur historique flamand qui a racheté Base et qui est en partenariat avec Voo sur la quatrième licence.


Il y a donc une forme de concurrence ?

En théorie oui. Mais cette quatrième licence est encore verrouillée et cadrée par les opérateurs historiques. Ce sera le cas jusqu’en mars 2021, date d’expiration de la licence.


Pourtant, il y a de nombreuses autres marques qui proposent de la téléphonie mobile ?

Oui on les appelle MVNO et ils sont obligés de passer par ces trois grands opérateurs. Pourquoi ? Et bien parce que si le réseau fixe (les câbles téléphoniques dans le sol) sont ouverts à la concurrence, ce n’est pas encore vraiment le cas du réseau mobile. Malheureusement pour les consommateurs !


Quels pourraient être les avantages d’une ouverture à la concurrence pour les Belges ? Le prix des abonnements ?

Pas uniquement ! La qualité également et surtout la 5G. Dans un réseau où il y a peu d’opérateurs, pas besoin de faire de gros investissements. VOO par exemple investit énormément sur son réseau câblé de fibres. Mais ne peut pas investir dans des pylônes. S’il y avait une ouverture à la concurrence, la qualité augmenterait, les offres seraient plus variées et plus concurrentielles et on pourrait plus rapidement accéder au nouveau standard de la 5G.


Comment l’Etat pourrait-il ouvrir cette concurrence ?

D’abord obliger les opérateurs historiques à partager le réseau de pylônes et de fibre, car la 5G aura aussi besoin de passer par des câbles. Ensuite bien choisir le quatrième opérateur car on est parti pour une concession d’une vingtaine d’années. Privilégier un acteur belge aussi. Et enfin, ne pas être trop schizophrénique ! L’Etat doit arbitrer entre 3 grands objectifs : l’intérêt des consommateurs sur les tarifs, l’intérêt des consommateurs sur la qualité, notamment grâce à la 5G, et ensuite sur le prix de la licence, on parle de centaines de millions. Et ces trois grands objectifs ne sont pas nécessairement tous convergents.


Que doit retenir le consommateur de ce débat ?

Que la concurrence reste une des meilleures manières de garantir le meilleur service et les meilleurs choix au client !

Bruno Wattenbergh

À lire aussi

Sélectionné pour vous