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Des commerçants refusent-ils (illégalement) les pièces de 1 et 2 centimes ? Nous avons testé en caméra cachée (vidéo)

Depuis peu, les commerçants sont obligés d'arrondir les montants à la caisse. Mais est-ce une raison pour refuser les pièces de 1 et 2 centimes d'euros ? C'est la question que l'un de vous nous a posée via le bouton orange Alertez-nous. La réponse est non. Ces petites pièces rouges ont toujours de la valeur et doivent donc être acceptées. Ce qui n'est, pourtant, pas toujours le cas.

Depuis le 1er décembre, tout vendeur (commerces, entreprises, associations, etc.) a l'obligation de procéder à l'arrondi sur l'addition finale pour tous les paiements en espèces. Derrière cette mesure, l'idée est de voir progressivement disparaître les pièces de 1 et 2 centimes. Mais est-ce une raison pour refuser les pièces de 1 et 2 centimes d'euros ? Petite expérience.

"Mon chef ne veut plus"

 Dans la main de notre journaliste, une vingtaine de pièces de 1 et 2 centimes. L'objectif: payer une tablette de chocolat à 2,19 euros. A la caisse, le refus est catégorique. "Nulle part. Plus aucun magasin. Ça n'existe plus ça", explique la caissière à notre journaliste. Un peu plus loin dans une pharmacie, un produit à 7,48 euros: toujours impayable. Nouvelle tentative, dans un magasin de bricolage. Le prix demandé est de 3, 79 euros. "Je ne sais plus reprendre les pièces de 2 et de 1. Mon chef ne veut plus ", fait savoir la personne derrière la caisse.

Sur le 6 commerces testés en centre-ville de Liège, 5 ont refusés de prendre notre argent. Or, ce comportement est illégal. Les pièces de 1 et 2 centimes conservent leur cours légal. Les consommateurs peuvent continuer de payer avec. Les commerçants ne peuvent donc pas les refuser.

Depuis décembre, les commerçants ont l’obligation d’arrondir la facture à 5 centimes. Par facilité, beaucoup ont décidé de ne plus reprendre les pièces les plus petites, car ils ne peuvent plus les rendre. Ils doivent les collecter, les stocker et les déposer à la banque. Or, ces pièces ont toujours de la valeur. Les machines automatiques les acceptent toujours. Mais même les grandes enseignes s’aperçoivent que l’information n’est pas passée correctement. Karima Ghozzi est porte-parole de Delhaize; Elle détaille: "On se rend compte qu'on a besoin encore d'un petit rappel. On va lancer une nouvelle communication pour taper sur le clou."

"Ca devient difficile de les échanger"

Ces pièces, toujours monnaie courante, ont surtout mauvaise presse. Lorsqu'on propose le deal suivant aux passants: des pièces de 1 et 2 centimes contre une pièce de 50 centimes, personne ne semble l'accepter.

"J'essaie de les éliminer moi-même", rétorque une dame. "C'est de l'argent mais je ne les accepte plus. Je n'ai pas envie de me retrouver avec toutes ces petites pièces car ça devient de plus en plus difficile de les échanger quelque part", lâche une personne interrogée. "On peut les mettre dans la tirelire pour RTL (NDRL: le Télévie)", sourit une dernière passante. En voilà une bonne action, si vous pensez qu’elles valent quelque chose mais qu’elles ne servent plus à rien.

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