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Procès Arco - L'avocat d'ArcoClaim parle d'un "génocide financier"

(Belga) Le dossier Arco et ses quelque 800.000 coopérateurs, lésés financièrement par la chute de l'ancien bras financier du mouvement ouvrier chrétien en 2011, s'apparente à un "génocide financier", a plaidé mercredi l'avocat Geert Lenssens au premier jour du procès devant le tribunal de l'entreprise de Bruxelles. Celui qui représente le collectif ArcoClaim a appelé à la conclusion d'un accord amiable, à l'instar de qui a été fait dans le dossier Fortis.

Pour Geert Lenssens, le dossier Arco est un "génocide financier" qui dure depuis plusieurs années, mêlé de "tromperie systémique" et de "propagande". "On a ciblé, comme des prédateurs, le carnet d'épargne des gens", selon l'avocat. Il estime que le délai de prescription n'a commencé qu'en mars 2018 lorsque le Conseil d'Etat a définitivement enterré le projet de garantie d'Etat en faveur des coopérateurs. "Tant qu'une garantie était promise, il y avait de l'espoir et donc encore aucun préjudice." L'avocat est demandeur d'un accord à l'amiable dans ce dossier et, rappelle Geert Lenssens, un tel accord prévoyant un dédommagement des coopérateurs d'Arco à hauteur de 40% de leur mise se trouvait dans les cartons avec le projet d'introduction en Bourse de Belfius, qui n'a finalement pas eu lieu. L'avocat affirme également que la banque (ex-Dexia Banque Belgique, nationalisée par l'Etat belge en 2011 lors de la chute de Dexia et dont Arco était un important actionnaire) a conclu un tel accord avec les membres de son personnel concernés. La banque n'a pas réagi mercredi à ces allégations. L'avocat a aussi dénoncé le comportement de l'Etat belge après le rejet de la garantie publique. Alors qu'un plan B avait été promis, il n'est apparu clairement qu''à la fin 2020, avec la mise en place du gouvernement De Croo, que l'intention du nouvel exécutif était désormais d'attendre le résultat des procédures judiciaires en cours. Le dossier Arco n'est d'ailleurs pas mentionné une seule fois dans l'accord de gouvernement. Cela n'empêche pas les défendeurs, dont l'Etat belge, de plaider la prescription du dossier, constate l'avocat, qui dénonce une attitude "perverse". Enfin, Me Lenssens a plaidé mercredi pour un renvoi du dossier devant le tribunal de première instance de Bruxelles, devant lequel le groupe ArcoClaim a initié une procédure. Il n'y a pas d'autre solution que de joindre les deux affaires, selon l'avocat, qui ne craint pas que cela engendre de nouveaux retards dans un dossier qui remonte déjà à près de 10 ans, le holding Arco (Arcopar, Arcoplus et Arcofin) ayant été mis en liquidation fin 2011. Le cabinet de conseil Deminor, qui représente les intérêts de 2.171 coopérateurs prétendant avoir perdu au total plus de neuf millions d'euros et qui est à l'origine de l'action devant le tribunal de l'entreprise, s'est quant à lui prononcé fermement contre un renvoi devant le tribunal de première instance. (Belga)

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