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Le PDG et le directeur financier de Brussels Airlines doivent quitter leur poste fin mars: quelles conséquences pour le personnel belge?

La journée de lundi s'annonçait cruciale pour la compagnie aérienne Brussels Airlines alors que la Belgique retenait son souffle avant la réunion du conseil d'administration de SN Airholding, la société-mère de Brussels Airlines, à Francfort (Allemagne).

Le CEO de Brussels Airlines Bernard Gustin et le directeur financier Jan De Raeymaeker ont annoncé leur propre licenciement, lundi, à l'issue d'un conseil d'entreprise extraordinaire à Bruxelles. Le patron d'Eurowings doit venir expliquer mercredi la stratégie de la maison-mère Lufthansa concernant Brussels Airlines. Les syndicats, eux, sont inquiets quant à l'avenir de la compagnie belge.


Le changement de direction était attendu

Bernard Gustin sera remplacé dès le 1er avril par l'Allemande Christina Foester, actuelle directrice commerciale de Brussels Airlines. Thibault Demoulin prendra la relève de Jan De Raeymaker en tant que directeur financier. Le groupe aéronautique allemand Lufthansa a acquis l'intégralité des parts de l'entreprise belge il y a un peu plus d'un an. Le changement de management annoncé lundi était attendu depuis plusieurs jours après des fuites dans la presse, qui ont attisé les craintes des syndicats. Ils redoutent en effet une réduction de l'ancrage belge, ce qui pourrait entraîner d'importantes pertes d'emplois en Belgique. "Bernard Gustin n'a pas été en mesure d'expliquer les plans pour Brussels Airlines. On sent que des changements sont dans l'air", a relevé Paul Buekenhout du syndicat chrétien LBC.


"Pas de bain de sang social"

"Je reste inquiet tant que nous n'avons pas de garanties pour le personnel", a ajouté Anita Van Hoof du syndicat socialiste. "Brussels Airlines ne va pas disparaître dans Eurowings. Aucun plan social n'est prévu, pas de bain de sang", a tenté de rassurer lundi soir Etienne Davignon, président du conseil d'administration de la holding de Brussels Airlines (SN Airholding). "Ce qui vient d’être dit lors du conseil d’entreprise et lors du point presse, c’est extrêmement positif, ça veut dire pas de bain de sang social et pas de démantèlement de Brussels Airlines. Il y a manifestement une volonté de ne pas interrompre les opérations. On le sait, pour une compagnie aérienne, ceux qui ont réellement une main sur le portefeuille, ce sont les pilotes, les équipes qui peuvent bloquer les avions au sol, c’est extrêmement coûteux, là manifestement, il va y avoir des discussions stratégiques et on va essayer d’avoir une intégration en douceur. C’est en tout cas ce que tout le monde doit espérer, à la fois pour le personnel de Brussels Airlines, mais aussi pour le personnel de l’aéroport et même pour nous en tant que Belge, pour rester attractif", a commenté Bruno Wattenbergh, expert en économie, sur le plateau du RTLinfo 19H.


Des problèmes relationnels entre Bernard Gustin et les actionnaires

M. Davignon a souligné que le départ du CEO Bernard Gustin tenait à des problèmes "relationnels" entre lui et les actionnaires de la maison-mère Lufthansa, et non à une mauvaise gestion de sa part. Au coeur du différend se trouverait le futur de la compagnie Brussels Airlines, censée rejoindre le giron de la marque low-cost de Lufthansa, Eurowings. Jusqu'ici, un modèle hybride est appliqué à Brussels Airlines, alliant courtes et plus longues distances ainsi que différentes gammes de prix. La (nouvelle) stratégie du groupe concernant Brussels Airlines doit être clarifiée par le patron d'Eurowings mercredi aux représentants des travailleurs belges lors d'un nouveau conseil d'entreprise extraordinaire à Bruxelles. Dans un communiqué envoyé par Brussels Airlines dans la soirée, l'entreprise affirme que la compagnie restera "une entité belge" et qu'elle "continuera à croître"

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