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Près de 2.000 grévistes forment une chaîne humaine devant les tours Proximus: "Ce qui me fait peur, c’est que tout le monde est visé"

Plusieurs centaines de personnes se sont réunies mardi matin devant les tours Proximus, quelques jours après l'annonce d'un plan de transformation de l'entreprise, répondant à l'appel à la grève lancé par les syndicats en front commun. Les grévistes interrogés sur place se disent très inquiets à cause d'une incertitude générale.

Selon Stéphane Daussaint de la CSC Transcom, ce ne sont pas moins de 1.500 personnes qui sont présentes sur place, voire près de 2.000. Soit une fourchette similaire à la quantité de postes que l'entreprise compte supprimer (1.900). Par ailleurs, beaucoup de grévistes ne se sont pas déplacés jusqu'aux tours. Ceux qui ont fait le déplacement formaient, ce mardi matin vers 09h00, une chaîne humaine devant les bâtiments.

La mobilisation se déroule dans le calme. "La mobilisation est importante. Le personnel, très inquiet, veut marquer le coup et montrer à madame Leroy qu'il mérite son respect. La CEO prévoit 1.900 licenciements mais beaucoup de services sont déjà en sous-effectif", indique Laurent Malengreau, secrétaire général CGSP Télécom. Une réunion était prévue avec la direction ce mardi. Mais les syndicats n'iront pas. "Nous allons boycotter cette entrevue", précise M. Malengreau. 


"Ce qui me fait peur, c’est que tout le monde est visé"

Des chasubles rouges, vertes et bleues étaient visibles en masse devant les "tours Proximus", pour protester contre le plan de transformation annoncé la semaine dernière. Les travailleurs se disent très inquiets de leur sort.

Annick, employée Proximus depuis 23 ans, en fait partie. "Ce qui me fait peur, c’est que tout le monde est visé, quel que soit le statut, l’âge ou la fonction. Nous sommes au courant de rien", confie-t-elle au micro RTL INFO de Sébastien De Bock.

"Ce qui fait vraiment paniquer tous les travailleurs c’est que nous n’avons aucune information et que tout le monde est impacté", ajoute Annick Boos. 


"C’est très vague au niveau de la communication"

Une inquiétude partagée par Géraldine et Laura, opératrices au call center de Libramont. "On est dans l’incertitude. Pas de dialogue, donc tout le monde est dans le doute. C’est très vague au niveau de la communication", déplore Géraldine Simon.

Les deux collègues ont tenu à faire le déplacement pour montrer leur solidarité."Que ce soit les call centers ou les autres postes, tout le monde est là aujourd’hui parce que nous sommes tous dans l’incertitude", confirme Laura Dambremont.


"Pour la première fois, ce sont des licenciements secs qui sont programmés"

Cette restructuration inquiète particulièrement Fabrice, technicien data chez Proximus à Libramont depuis 23 ans. "Ce sont des licenciements secs qui sont programmés. C’est la première fois que cela se produit. Et cela touche tout le monde, tous les services. Personne n’est à l’abri", souligne Fabrice Mathieu au micro RTL INFO de Sébastien De Bock.


Les services de Proximus au ralenti 

Les services de Proximus tourneront au ralenti ce mardi en raison de la grève. La plupart des magasins et des call-centers sont fermés, et une grande part des rendez-vous des techniciens chez les clients a été annulée.

L'administratrice déléguée de l'opérateur de télécoms, Dominique Leroy, a annoncé jeudi dernier un "plan de transformation" à trois ans passant par une suppression de 1.900 emplois et l'engagement, en parallèle, de 1.250 personnes. Proximus a notamment justifié ce plan par une demande croissante de ses clients pour de nouveaux services digitaux et de nouveaux types de connectivité, comme l'internet des objets.

Le Premier ministre a rappelé lundi que le gouvernement était opposé aux licenciements secs.

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