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Retraite peut rimer avec pauvreté: comment éviter cette situation? Les conseils de Bruno Wattenbergh

Ce matin, l'économiste Bruno Wattenbergh évoquait la retraite et son lien avec la pauvreté dans sa chronique sur Bel RTL.

Est-ce que la retraite signifie un risque de pauvreté?

Bruno Wattenbergh: Alors pour tous les Belges, la retraite signifie une baisse de revenu. Mais effectivement, pour certains d’entre eux, cette chute de revenus les rapproche du seuil de pauvreté. 16% des pensionnés seraient ainsi à ce seuil de pauvreté. Et deux tiers des personnes qui touchent une pension sous le seuil de pauvreté sont des femmes.

Pour mémoire, qu’est-ce que ce seuil de pauvreté en Belgique?

Le critère appliqué pour mesurer le risque de pauvreté monétaire est le seuil de 60% du revenu net médian équivalent. Lorsque le revenu net total d'un ménage se situe en-dessous de ce seuil, on parle d'un risque de pauvreté. Pour la Belgique, le seuil de pauvreté est un revenu de soit 1.085 € net par mois pour un isolé ou 2.279 € net par mois pour un ménage composé de deux adultes et deux enfants de moins de 14 ans.

Vous expliquez régulièrement que les retraités belges qui sont propriétaire s’en sortent mieux?

C’est vrai, les pensionnés qui disposent d’un patrimoine immobilier s’en sortent mieux que les autres. Pour la plupart d’entre eux, ce patrimoine c’est simplement la maison ou l’appartement qu’ils ont patiemment payé au fil de leur carrière professionnelle. La disparition de l’obligation de payer un loyer fait clairement la différence en terme de pouvoir d’achat et de niveau de vie pour les pensionnés pauvres.
Et les chiffres le confirment: si l’on compare 'retraité propriétaire' et 'retraité locataire' > de 16% de retraités pauvres, on passe à seulement 1,4%. C’est une énorme différence.

Ce qui changerait aussi de facto notre mauvaise position par rapport à nos voisins en termes de niveau de pension?

Exactement. Nos pensions en Belgique sont comparativement plus faibles que celles de nos voisins. C’est en partie compensé par de plus nombreuses dépenses prises en charge par les pouvoirs publics que chez nos voisins, ce qui augmente le salaire poche du retraité. Ensuite, si l’on compare le retraité belge et le retraité allemand, même si le niveau des retraites est un peu plus élevé en Allemagne, les personnes âgées pauvres y sont quatre fois plus nombreuses que chez nous.

Est-ce qu’il existe d’autres facteurs de pauvreté lorsque l’on prend sa retraite? 

Oui. Il y a 3 facteurs susceptibles de faire basculer les citoyens dans la pauvreté: faibles revenus, économies insuffisantes et absence de liquidités pour faire face à une dépense imprévue de 1.000 euros. 6,7% des ménages belges font partie de cette catégorie, on y retrouve très peu de propriétaires.

Que peut-on conseiller?

A priori, d’épargner le plus tôt possible pour acheter un logement, quitte à le revendre et en racheter un autre en fonction de l’évolution de ses besoins. Mais comme les prix de l’immobilier ont fort augmenté, il faut relativiser cette règle. A chacun de faire ses calculs et comparer en permanence achat et location. Mais en tous cas, de tenter d’acheter quelque chose pour ses vieux jours. Et sans doute que les pouvoirs publics ont leur rôle à jouer pour favoriser ces acquisitions.

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