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Un vaste réseau d'escroqueries aux placements frauduleux sévit en Belgique: un Franco-israélien arrêté

Les autorités judiciaires alertent la population. Un vaste réseau d'escroqueries aux placements frauduleux sévit en Belgique et en France. Le cerveau présumé, un franco-israélien, a été arrêté

Un Franco-israélien de 45 ans est suspecté depuis décembre dernier d'être le donneur d'ordre de très nombreuses escroqueries, liées à des placements d'argent, commises en Belgique, mais aussi en France, selon un communiqué mercredi du parquet fédéral belge et du parquet de la Juridiction inter-régionale spécialisée (JIRS) de Nancy (France). Cet homme avait déjà été condamné en 2012 à Paris pour fraude à la taxe carbone. Selon les deux autorités judiciaires, 85 victimes ont été recensées en France et en Belgique à ce jour, et le montant cumulé des escroqueries est de l'ordre de six millions d'euros.


Gagner la confiance dans un premier temps 

"Le mode opératoire, particulièrement efficace, consiste à proposer aux victimes, contactées par téléphone, de réaliser un premier investissement en bitcoins, diamants ou or, sur de faux sites Internet faisant rapidement apparaître les plus-values promises (entre 5 et 35%)", explique le communiqué. "Pour mettre les victimes en confiance, les malfaiteurs n'hésitent pas à rembourser à certaines leur mise de départ, augmentée de pseudo plus-values ou intérêts. Puis les victimes sont recontactées par les escrocs qui leur proposent des opérations plus "intéressantes" mais qui nécessitent des investissements beaucoup plus importants. Les faits peuvent se renouveler à plusieurs reprises jusqu'à ce que les victimes y mettent fin, à court d'argent ou saisies d'un doute tardif", décrit le communiqué. 

Instruction judiciaire ouverte en Belgique 

En France, une importante société et une collectivité ont également été la cible d'une escroquerie de type "faux ordres de virement" via l'usurpation de l'identité de fournisseurs. "Les fonds des victimes sont virés sur des comptes bancaires "rebonds", ouverts dans divers Etats de l'Union européenne avant d'être transférés rapidement sur des comptes asiatiques ou turcs", explique la communication du JIRS nancéien et du parquet fédéral belge. L'enquête dans ce dossier a débuté il y a deux ans avec l'ouverture d'une information judiciaire par la JRIS de Nancy. Elle vise une organisation criminelle se livrant à des délits d'escroquerie et de blanchiment d'argent de grande ampleur en France en Belgique. Ainsi, une instruction judiciaire a également été ouverte par le parquet fédéral belge. Elle est menée par un juge d'instruction bruxellois.

En janvier 2019, une équipe d'enquête commune a été créée et est appuyée par Europol via une "Operational Task Force" (OTF) composée d'enquêteurs français, belges et israéliens. Selon le parquet de la JIRS de Nancy et le parquet fédéral belge, les investigations menées jusqu'à présent ont permis de découvrir une escroquerie très bien organisée avec création de sociétés fictives (sur base de fausses identités) destinées à recueillir les fonds des victimes, avec fabrication de fausses factures pour justifier les flux auprès des établissements bancaires, et avec fourniture de "leads" (liste de clients potentiels), etc.

De nombreuses autres entités criminelles sont encore actives dans ce domaine d'activité

Quatre personnes ont déjà été interpellées en France, dont trois sont en détention, et des saisies d'avoirs ont été opérées en France et au Luxembourg pour un montant total, à ce jour, de près d'un million d'euros. Par ailleurs, "au début du mois de décembre 2019, en exécution d'une commission rogatoire internationale, la police israélienne a procédé à des perquisitions et à l'audition de cinq suspects, en présence des magistrats et enquêteurs français et belges et de représentants d'EUROPOL. [...] Une des personnes entendues à cette occasion par la police israélienne est suspectée d'être le donneur d'ordre des escroqueries commises en France et en Belgique.

Âgé de 45 ans, de nationalité franco-israélienne, l'individu a déjà été condamné en 2012 par le tribunal correctionnel de Paris à une lourde peine d'emprisonnement et d'amende, dans le cadre d'une fraude spectaculaire à la taxe carbone", indique le communiqué des autorités judiciaires françaises et belges. "De nombreuses autres entités criminelles sont encore actives dans ce domaine d'activité", mettent-elles en garde. "En Belgique, la FSMA (Autorité des Services et Marchés Financiers) dénombre en moyenne quatre plaintes par jour dans des dossiers similaires, touchant à une soi-disant gestion patrimoniale depuis des plateformes Internet. Désormais, la partie néerlandophone du pays est particulièrement ciblée. Il est conseillé, avant tout versement d'argent à des inconnus, de prendre contact avec la FSMA ou, en France, avec l'AMF (Autorité des Marchés Financier). Les pertes actuelles de certaines victimes peuvent s'élever à plusieurs centaines de milliers d'euros".

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