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90 secondes pour comprendre pourquoi l’OCAM n’a pas pu prévoir les attentats de Bruxelles

L’Organe de coordination pour l’analyse de la menace, en abrégé l’OCAM, est très décrié depuis les attentats. Pourquoi avoir attendu le pire pour passer à un niveau d’alerte 4? « C’est une question qui revient très souvent depuis mardi », a expliqué Frédéric Moray ce jeudi dans sa chronique 90 secondes pour comprendre.

Brève introduction d’abord. L’OCAM a pour mission d’effectuer des évaluations stratégiques et ponctuelles sur les menaces terroristes et extrémistes à l’encontre de la Belgique.

Son travail repose essentiellement sur l’analyse d’informations transmises par les services d’appui que sont la Sûreté de l’Etat (le service général du renseignement et de la sécurité), les polices locales et fédérales, l’administration des douanes, l’office des étrangers et les Ministères du transport et des Affaires étrangères.

Les évaluations de l’OCAM sont transmises aux autorités politiques, administratives ou judiciaires. Ce sont elles qui, en définitive, décident de prendre des mesures appropriées.


Mais dans ce cas-ci, l’OCAM a manqué à sa mission en n’avertissant pas d’un danger imminent

On était quand même à un niveau 3 de sécurité. Au lendemain de l’assaut de Forest, la semaine dernière, le Premier Ministre Charles Michel avait confirmé ce niveau d’une menace possible et vraisemblable.

Pour passer au niveau 4, il faut que la menace soit imminente et qu’elle soit identifiée. Ce qui visiblement n’était pas le cas avant les attentats.

Souvenez-vous des critiques lorsque le niveau 4 a été attend une première fois. C’était en novembre dernier lors Bruxelles lock-down. Ce niveau 4 doit être utilisé avec parcimonie. Sinon, il n’a plus de sens...


L’évaluation était-elle objective?

Les services de sécurité vont en tous cas devoir faire leur examen de conscience. J’ai appelé hier la Sûreté de l’Etat. Bien sûr, ils ne souhaitaient pas s’exprimer sur d’éventuels manquements. Mais le malaise est là. Ils savent qu’ils ont failli à leur mission.

L’OCAM est aussi décriée. Un rapport des comités I et P vient d’être rendu. Il évalue son travail entre 2012 et la fin de l’année dernière.

L’enquête n’est pas encore entièrement terminée, mais les conclusions provisoires publiées par l’Echo sont sans appel. La méthodologie manque de clarté, les critères d’évaluation de la menace pas suffisamment précis et l’organisme de contrôle aurait rarement respecté ses propres règles d’analyse.

Bref, on va en reparler... 

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