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A Saint-Denis, une centième chaîne humaine de parents contre le deal

Vendredi, ils formeront pour la "100e fois" leur chaîne humaine contre le deal: des parents de Saint-Denis sont mobilisés depuis des mois devant l'école de leurs enfants, déterminés à ne pas baisser les bras face au trafic qui mine le quartier.

"Entre parents on se demandait: est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle qu'on en soit à la centième ?", raconte à l'AFP Gaëlle, mère d'élève, qui penche pour la deuxième réponse. "C'est super comme mobilisation. Mais ce n'est pas normal qu'on ait à faire ça".

Vers 8H00 chaque matin, le rituel des parents est le même: après avoir déposé les enfants à l'école, leurs bras se tendent et une chaîne humaine se forme autour de deux écoles du quartier.

Objectif: les "protéger symboliquement" contre le trafic et réclamer plus de moyens pour l'éducation et les services publics en général dans le département. "On veut la base", résument les parents.

Le mouvement a démarré en juin, après la découverte de drogue dans l'enceinte d'une école, et deux intrusions en plein jour.

Patrouilles de police et contrôles ont depuis été renforcés. Et vingt policiers supplémentaires ont été affectés aux quartiers nord de la ville, au titre du dispositif national de la police de sécurité du quotidien (PSQ), explique Florence Haye, l'adjointe PCF en charge du quartier.

"Le trafic est moins visible, moins sonore", ajoute l'élue, saluant une mobilisation des parents "qui a fait bouger les lignes". "Les dealers se font plus discrets", relève aussi Fabienne, une autre mère d'élève.

"Il y a eu quelques aménagements dans le quartier, une caméra a été installée près des guetteurs, on nous a aussi mis des décos de Noël, ce qui n'était jamais arrivé", note de son côté Gaëlle, tout en soulignant que si les dealers "ont modifié leur mode de trafic", "c'est tellement ancré".

"On reste mobilisés, car on attend toujours d'avoir un quartier et une ville décente pour nos enfants. Sans avoir à se demander chaque jour s'il va y avoir une nouvelle intrusion, si le niveau scolaire va être à hauteur des autres écoles", ajoute-t-elle.

Pour Halloween, le collectif de parents a organisé une fête. Pour une fois, les guetteurs ont arrêté de crier toute la soirée. Mais, la fête finie, ils ont repris leur activité.

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