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Avant de tuer Béatrice, Jérémy Pierson a agressé une joggeuse finlandaise: elle raconte son calvaire

La cour d'assises de la province de Luxembourg a entendu lundi matin, dans le cadre du procès de Jérémy Pierson, le témoignage d'une jeune joggeuse finlandaise agressée en 2014 dans un parc de la ville de Luxembourg, quelques mois avant l'enlèvement de Béatrice Berlaimont.

Les faits se sont déroulés le 12 juin 2014, soit cinq mois et demi avant la disparition de la jeune Béatrice Berlaimont, survenue le 21 novembre 2014 à Arlon. Le soir du 12 juin, une Finlandaise alors âgée de 18 ans et résidant à Luxembourg, s'est rendue dans le parc Laval, non loin de son domicile, pour y faire un jogging. Arrivée à hauteur d'un individu, celui-ci l'a soudain attrapée "de manière très agressive", a-t-elle raconté lundi devant la cour d'assises. "Mon pire cauchemar est devenu réalité." Malgré les cris et les tentatives de la victime pour s'échapper, l'agresseur a tenté à plusieurs reprises de presser un linge blanc sur le visage de la jeune Finlandaise. "J'ai supposé que ce tissu était imbibé d'une substance pour m'anesthésier. J'ai essayé de repousser sa main et de ne pas respirer ce tissu."


Une vingtaine de décharges: Pierson s'acharne

La victime a ensuite ressenti "un coup violent sur la poitrine", avant de tomber et de se retrouver "les jambes en l'air". "J'ai compris qu'il avait un taser et que je luttais pour ma survie. Il m'a donné une vingtaine de décharges. Certaines d'entre elles ont laissé des traces sur ma poitrine", a encore narré la jeune femme, venue de Finlande pour témoigner, assistée d'un traducteur. "J'ai utilisé toutes les forces qui me restaient, je me suis penchée et je l'ai mordu à la main. Il a lâché son emprise et je me suis levée."


La victime résiste de toutes ses forces et fait fuir son agresseur

L'agresseur a ensuite poussé violemment la victime dans un buisson. "A ce stade, il avait l'air très fâché et de plus en plus agressif. J'étais genoux à terre et il a continué à utiliser le taser. J'ai crié autant que je pouvais. J'ai pensé qu'il fallait que je reste consciente et que je continue à crier et à me débattre." Face à la résistance de la victime, l'agresseur finira par se relever et par s'en aller. Effrayée et affaiblie, la jeune joggeuse a finalement été secourue par une passante. L'agression a duré une dizaine de minutes.


Elle voit le visage de Pierson sur Facebook

Ce n'est que quelques mois plus tard, après l'arrestation de Jérémy Pierson en décembre 2014 et la médiatisation qui a suivi, que la victime a reconnu son agresseur, a-t-elle encore expliqué. "J'ai vu sur ma page Facebook une photo de lui et j'ai reconnu tout de suite mon agresseur."

Un prélèvement ADN a confirmé, par la suite, que l'agresseur du parc Laval était bien Jérémy Pierson. Ce dernier a répété lundi n'avoir toutefois aucun souvenir de ces faits. "Je ne conteste pas les faits mais je n'ai pas d'explications. Je ne me souviens plus", a-t-il répondu à une question de l'avocat général, qui venait de lui demander si la mémoire lui était revenue après ce témoignage.


Egalement accusé du vol de deux voitures

Ce lundi, la cour d'assises a également entendu le témoignage d'un couple d'Arlonnais victimes du vol de leurs deux voitures à quelques jours d'intervalle, en novembre 2014. Les deux véhicules ont été utilisés par Jérémy Pierson, l'assassin présumé de la jeune Béatrice Berlaimont. Le premier vol a été commis le 20 novembre 2014, en soirée, dans une habitation d'Arlon, alors même qu'une dame et sa fille s'y trouvaient. Le voleur a pu pénétrer dans le jardin avant de s'introduire dans la maison par une porte-fenêtre restée ouverte. "Quelqu'un est entré par l'arrière, a pris mon sac à main", a raconté l'Arlonnaise de 51 ans. "Il est reparti par la porte d'entrée et a pris la voiture (une Volvo XC60, NDLR). Quand mon mari est rentré vers 20h45, il m'a demandé, surpris, ce que je faisais là car la voiture n'était plus garée devant la maison." Outre les clefs de la Volvo, le sac à main volé renfermait les clefs de la seconde voiture du couple, une Toyota Avensis, ainsi qu'un GSM et un portefeuille.


"On s'est dit qu'il pouvait y avoir un lien avec l'enlèvement de Béatrice, qui a eu lieu à 500 mètres à vol d'oiseau de chez nous"

La disparition de la jeune Béatrice Berlaimont, 14 ans, a eu lieu le 21 novembre 2014, soit le lendemain du vol de la Volvo. "Dès le départ, on s'est dit qu'il pouvait y avoir un lien avec l'enlèvement de Béatrice, qui a eu lieu à 500 mètres à vol d'oiseau de chez nous", a encore relevé la témoin, qui s'est étonnée que la police n'ait pas relevé les empreintes sur la porte d'entrée de la maison. "S'il n'avait pas su prendre la voiture, toute l'histoire aurait été différente", a-t-elle aussi regretté.


"Une canette de Red Bull, des mégots de cigarettes dont certains avec du rouge à lèvres, un coussin dans le coffre"

Le second témoin, l'époux, a pour sa part raconté avoir été contacté le 29 novembre 2014 par la police française qui venait de retrouver la Volvo XC60 dans la localité d'Allondrelle-la-Malmaison, non loin de la frontière belge. "On a ouvert le véhicule et j'y ai surtout trouvé des choses qui ne m'appartenaient pas... comme une canette de Red Bull, des mégots de cigarettes dont certains avec du rouge à lèvres, un coussin dans le coffre. J'ai été étonné de l'état du véhicule, qui était très sale", a raconté le cadre bancaire de 52 ans.


La Volvo du couple a été utilisée par Jérémy Pierson lors de l'enlèvement, la séquestration et le viol de Béatrice Berlaimont

Le couple d'Arlonnais n'est pas au bout de ses peines puisque le soir même, le 29 novembre, il constatera le vol de son second véhicule. "Ma fille était rentrée à la maison avant nous, vers 21h30, avec la Toyota. Lorsque nous sommes rentrés ma femme et moi vers 22h45, rebelote, la voiture n'était plus là!", a encore expliqué le témoin, se disant convaincu que la famille était surveillée par le voleur, étant donné le court laps de temps entre le retour de la fille du couple au domicile et le vol du véhicule. La Volvo XC60 volée le 20 novembre a été utilisée par Jérémy Pierson lors de l'enlèvement, la séquestration et le viol de Béatrice Berlaimont. Le véhicule finira en panne et embourbé près d'Allondrelle-la-Malmaison, à proximité de l'endroit où l'adolescente de 14 ans a été séquestrée pendant plusieurs jours. La Volvo étant hors d'usage, Jérémy Pierson a subtilisé le 29 novembre la Toyota, dont il avait dérobé les clefs une semaine plus tôt.  

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