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Baptême vétérinaire qui dérape: le procès en correctionnel a commencé

(Belga) Mercredi a commencé le procès en correctionnel des cinq anciens étudiants en médecine vétérinaire inculpés dans le cadre d'un baptême estudiantin qui avait dégénéré en septembre 2013. Une étudiante française de 20 ans avait du être hospitalisée après avoir ingurgité d'importantes quantités d'eau, au point de souffrir d'une oedème cérébral.

L'audience de mercredi était consacrée à l'audition des différents prévenus, dont cinq étudiants inscrits en 6ème année au moment des faits, mais aussi la Société générale des étudiants en médecine vétérinaire représentant les étudiants liégeois de la faculté de médecine vétérinaire. Le juge du tribunal correctionnel de Marche a commencé par rappeler le déroulement des événements. Fin septembre 2013, Fanny, une étudiante française de première année, avait du être hospitalisée après avoir ingurgité d'importantes quantités d'eau dans le cadre de son baptême, dont l'une des épreuves était organisée le weekend par les parrains et marraines de baptême dans une église désacralisée de la commune de Rendeux. Admise à l'hôpital dans un état comateux le lendemain de la fête, la jeune fille souffrait d'un œdème cérébral. Son état s'est depuis lors amélioré, mais elle conserve des séquelles physiques et mentales. Le dossier a été mis à l'instruction, avant d'être renvoyé cette année devant le tribunal correctionnel de Marche. Comme l'a rappelé le juge mercredi matin, il existe un document de la société générale des étudiants vétérinaires avertissant les parrains de baptême des risques liés à l'absorption d'importantes quantités d'eau. "On ne s'est pas rendu compte de la quantité d'eau qu'elle avait ingurgitée ce soir-là", a déclaré l'une des deux marraines de Fanny, inculpée de coups et blessures involontaires. Parmi les chefs d'inculpation retenus à l'encontre de certains prévenus figurent également les traitements dégradant visant le fait d'avoir fait manger de la nourriture pour chien aux "bleus" lors de l'épreuve. Le juge a interpellé les prévenus au sujet de la pression morale qui pesait sur les épaules de Fanny, les parrains l'ayant enjoint à continuer l'épreuve de l'eau à moins de signer un papier l'excluant du baptême. "Le contexte du baptême est très important. C'est de l'intimidation, une sorte de jeu de rôle. Tout cela est très théâtral. C'est la tradition", s'est défendu l'un des inculpés, selon qui "signer le papier ne signifie pas pour autant l'arrêt définitif du baptême. Il y a toujours moyen de recommencer". Interrogés à propos l'impact du baptême sur l'intégration des étudiants au sein de la faculté, les inculpés affirment que la plupart des étudiants ne sont pas baptisés et qu'il n'existe pas de discrimination, mais reconnaissent aussi l'existence de forums et soirées réservées aux baptisés. "Maintenant, il existe aussi d'autres cercles étudiants", a souligné l'une des inculpées. Les plaidoiries des parties civiles et de la défense, ainsi que le réquisitoire du parquet, se tiendront le 25 janvier. (Belga)

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