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Bouchra jugée à Bruxelles pour avoir étranglé son petit frère de 4 ans et demi: l'aurait-elle tué parce qu'il savait qu'elle avait un petit ami?

Bouchra Farih a répété lundi devant la cour d'assises de Bruxelles qu'elle n'avait rien fait pour causer le décès de son petit frère, Soufiane. Elle a admis devant la cour qu'elle avait une relation fusionnelle avec son petit ami, Mohamed, et qu'elle ne souhaitait pas que ses parents soient au courant. Mais elle a affirmé: "Si Soufiane nous avait surpris mon petit ami et moi, j'aurais assumé". Bouchra Farih, âgée de 20 ans, est accusée du meurtre de son frère, âgé de 4 ans et demi, commis le 1er juillet 2015 à Berchem-Sainte-Agathe.


"J'ai surélevé ses jambes et j'ai tenté de le faire boire"

L'accusée a relaté le déroulement de la journée du 1er juillet 2015. Ce jour-là, a-t-elle dit, ses parents étaient partis travailler et elle devait garder son petit frère. Selon elle, ce dernier a joué avec ses petites voitures et avec sa tablette tandis qu'elle nettoyait l'appartement. Puis, vers 16h00, elle a préparé des pâtes au beurre et au fromage à Soufiane qui venait de dire qu'il avait faim. Cinq minutes après, elle a découvert le garçonnet allongé sur le dos dans le canapé, inerte. "J'ai surélevé ses jambes et j'ai tenté de le faire boire. Il n'a pas réagi. J'ai paniqué. Puis je suis descendue chercher madame Jada B., la voisine d'en bas", a raconté Bouchra Farih.


"Si Soufiane nous avait surpris mon petit ami et moi, j'aurais assumé"

Le président de la cour l'a également interrogée sur sa relation avec son petit ami. Selon l'enquête de téléphonie, Bouchra Farih entretenait une relation amoureuse fusionnelle avec un dénommé Mohamed. Celle-ci a admis qu'elle cachait cette relation à ses parents et qu'elle avait déjà entretenu des rapports sexuels avec son petit ami chez elle lorsque ses parents étaient absents mais que son petit frère était, lui, présent. "On peut imaginer que le petit Soufiane pouvait entrer dans la chambre à tout moment. S'il vous avait surpris, on peut imaginer qu'il aurait pu en parler à votre papa. Cela aurait été embêtant pour vous", s'est adressé le président à l'accusée. "Si Soufiane nous avait surpris mon petit ami et moi, j'aurais assumé. Mais ce n'est jamais arrivé", a répondu l'accusée.

Celle-ci a précisé que personne n'était entré chez eux le jour des faits et qu'elle était donc restée seule avec son frère. Elle a également précisé qu'elle avait déjà emmené Soufiane avec elle lors de ses rendez-vous avec Mohamed. "Il avait aussi un petit frère de l'âge de Soufiane. Alors on sortait à quatre pour aller se balader et les enfants jouaient ensemble", a-t-elle expliqué.


Elle a envoyé une photo de son petit frère mort a son petit ami

Devant la cour d'assises elle a également expliqué qu'elle n'avait pas parlé à la juge d'instruction des SMS échangés durant toute la journée des faits avec son petit ami parce que ça ne lui paraissait pas important. "Pour moi, échanger des SMS toute la journée, c'était logique. Ça ne me paraissait pas important à ce moment-là", a-t-elle précisé. Interrogée également sur la raison pour laquelle elle n'a pas du tout parlé de la relation avec Mohamed l'accusée a répondu: "J'étais sous le choc! Et je ne voulais pas en parler parce que mon père n'était pas au courant".

Le président a encore relevé que l'accusée avait contacté son petit ami à 16h06 le 1er juillet 2015, soit une minute après avoir découvert son petit frère inanimé, selon sa version des faits. Il a aussi demandé à l'accusée pourquoi elle avait envoyé une photo de Soufiane mort à son petit ami un peu plus tard. "J'avais l'habitude de tout lui dire", a-t-elle répondu. "Et si je lui ai envoyé la photo, c'est parce qu'il ne pouvait pas être avec moi à ce moment-là". Elle a déclaré qu'elle a été sous le choc d'apprendre le décès de son petit frère. "Je ne réalisais pas. C'était un cauchemar. Je me suis sentie très mal", a-t-elle expliqué. "Je ne comprends pas les résultats de l'autopsie. Ça m'a choquée! C'est impensable que je m'en sois prise à Soufiane", a-t-elle ajouté.


La justice a estimé que le décès était suspect et a entamé une enquête

Le 1er juillet 2015 vers 16h00, Bouchra Farih avait appelé une voisine l'informant que son petit frère était inerte dans un fauteuil, dans la maison de leurs parents à Berchem-Sainte-Agathe. Les secours avaient été appelés et, une fois sur place, avaient tenté de réanimer l'enfant de 4 ans. Mais son décès avait été prononcé une heure plus tard. La justice a estimé que le décès était suspect et a entamé une enquête. Notamment, le corps du petit garçon présentait des lésions pouvant suggérer qu'il avait été étranglé. Sa grande sœur a été interrogée mais a nié toute implication, tout en modifiant à plusieurs reprises certains détails de sa version. Selon l'enquête, l'accusée s'en serait prise à son petit frère parce que, le jour des faits, ses parents lui avaient demandé de le garder alors qu'elle avait rendez-vous avec son petit ami. L'enfant aurait donc été tué parce qu'il empêchait le rendez-vous d'avoir lieu ou parce qu'il menaçait de révéler à ses parents la relation cachée de sa grande sœur.

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