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Bruxelles: un gynécologue condamné à 4 ans de prison ferme pour viol et attentat à la pudeur sur une patiente

Le tribunal correctionnel de Bruxelles a condamné, jeudi matin, un gynécologue âgé de 61 ans à une peine de quatre ans de prison ferme, pour viol et attentat à la pudeur sur l'une de ses patientes en novembre 2016. "Le prévenu a fait preuve de mépris pour l'intégrité sexuelle de la victime, alors qu'on est en droit d'attendre d'un gynécologue qu'il soit respectueux de l'intimité d'une femme", a exposé le président. Le tribunal, pour déterminer la peine, a tenu compte de la gravité des faits mais aussi de l'absence de remise en question du prestataire de soins qui, lors de l'instruction d'audience, a "accusé à tort la victime de tous les maux, n'hésitant pas à dire qu'elle consommait des stupéfiants et qu'elle était complexée par sa poitrine, afin de tenter de la décrédibiliser".

Le 7 novembre 2016, une jeune femme de 30 ans, s'était rendue chez son gynécologue, à Bruxelles, pour préparer une petite intervention chirurgicale au niveau des ovaires. Le médecin lui avait alors demandé de se déshabiller et avait pratiqué un toucher vaginal sans enfiler de gants, en même temps qu'une palpation mammaire, puis lui avait léché les seins.

Sous le choc, la patiente était restée pétrifiée, mais quelques semaines plus tard, après en avoir parlé avec ses proches, elle avait décidé de porter plainte. Elle était aussi retournée au cabinet de ce médecin, le 14 novembre 2016, en compagnie de son compagnon, de sa mère et du compagnon de cette dernière, pour tenter d'obtenir des explications. La jeune femme et ses proches avaient enregistré la conversation. Sur la bande sonore, on entend le gynécologue s'excuser à de multiples reprises et déclarer notamment : "c'est la plus grosse bêtise que j'ai faite de ma vie".

Lors de son interrogatoire par le tribunal, celui-ci a toutefois affirmé qu'il s'était en réalité excusé d'avoir parlé trop brutalement à sa patiente, une explication qui n'a pas convaincu les juges. "C'est vainement que le prévenu soutient qu'il n'a jamais reconnu les faits dans cet enregistrement sonore. À aucun moment il n'est question dans la conversation de propos déplacés à l'égard de la patiente ou de l'emploi d'un ton moralisateur avec elle", a établi le tribunal.

Enfin, celui-ci a tenu compte de la déclaration circonstanciée de la victime, qui donne des détails sur le déroulement des faits et décrit avec précision ce qu'elle a ressenti. Le tribunal a considéré ses propos crédibles.

Lors des débats, le prévenu a plaidé l'acquittement. Il a contesté avoir léché les seins de sa patiente et a, pour le reste, soutenu avoir réalisé "un examen gynécologique tout à fait normal". Mais le tribunal a affirmé jeudi être "intimement convaincu" que ce médecin était coupable. "Il a agi par surprise, empêchant la victime de se soustraire aux actes, en abusant de sa position de gynécologue, pour assouvir ses pulsions sexuelles", a tranché le tribunal.

L'Observatoire féministe des violences faites aux femmes (OFVFF), qui s'était également constitué partie civile dans cette affaire, a déclaré que ce jugement était une victoire pour la victime mais aussi pour la cause des femmes en général. "Toutes les femmes sont préjudiciées quand un gynécologue commet des faits tels que ceux-ci", a commenté Viviane Teitelbaum, présidente de l'OFVFF.

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