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Caché derrière un faux profil Facebook d'adolescente, un prof de sciences obtenait de ses élèves des photos dénudées

Ce jeudi, la Chambre du conseil de Tournai s’est penchée sur un dossier particulièrement interpellant par le nombre de victimes et par la gravité des faits, même s’ils ont été réalisés à distance, par le biais d’internet. L'enjeu était de déterminer si le suspect devait être renvoyé devant le tribunal correctionnel.

Un professeur de sciences dans une importante école du Hainaut occidental est aujourd’hui inculpé pour viol et tentative de viol sur mineurs, attentats à la pudeur, cyberprédation, diffusion de matériels pédopornographiques et traitements dégradants.

Depuis le début des investigations, les enquêteurs ont identifié près de 250 faits derrière lesquels se trouvent autant d’enfants aujourd’hui sous le choc, traumatisés et honteux.

La méthode mise en place par le professeur pour obtenir des photos et vidéos est régulièrement utilisée par les pédophiles. L’homme avait créé un faux profil de jeune fille sur Facebook à partir duquel il appâtait de jeunes garçons. Ses premières victimes sont des élèves de sa propre classe. En se faisant passer pour une adolescente séduisante, il demandait aux mineurs des images et des enregistrements particulièrement scabreux. Parfois, il exigeait de ses victimes des actes de pénétration avec des objets. C’est pour cette raison qu’il est poursuivi pour viol même si les faits ont eu lieu à distance.

L’enquête a démarré en 2018 lorsqu’une maman, intriguée par une discussion qu’entretenait son fils avec une jeune fille non-identifiée, a déposé plainte auprès de la police. Les enquêteurs ont rapidement identifié l’ordinateur de l’adolescente qui était en réalité celui du professeur de sciences. Lors de l’analyse de son matériel informatique, les policiers ont trouvé des milliers de documents pédophiles et des centaines de victimes que le professeur avait grugées pour obtenir des images dénudées.

Souvent honteux, la majorité des mineurs n’ont pas porté plainte. Frank Discepoli, l’avocat d’une victime souhaite que les choses évoluent: "La honte ressentie par les victimes a constitué une véritable chape de plomb sur ce dossier. Ces jeunes hommes n'ont évidemment pas osé dévoiler tout ce que l'inculpé les avaient obligés à faire et ce par la ruse et la manipulation. Malheureusement, beaucoup de victimes ont encore peur aujourd'hui de dévoiler les faits. Pour une saine Justice, et surtout pour leur propre rétablissement, il me semble indispensable que leur qualité de victime soit reconnue et qu'ils se manifestent."

Ce jeudi, la Chambre du conseil de Tournai a décidé de le renvoyer devant le Tribunal Correctionnel où il sera jugé.

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