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Camille en sanglots à son procès pour assassinat devant la cour d'assises du Hainaut: "Tout ce qui m'intéressait était ma maison"

Camille Tonnoir, accusé d'avoir assassiné Daniel Frantzen le 18 décembre 2018 à Mouscron, a expliqué lundi son crime devant la cour d'assises du Hainaut, mais aussi ses dettes, son ras-le-bol. Il a dit avoir agi sur un coup de folie, qu'il regrette. Lors de l'enquête, il avait parlé de vengeance.

Après avoir partagé sa vie sentimentale entre deux femmes, Nancy et Stéphanie, l'accusé avait rencontré la fille de Daniel Frantzen, Virginie, lors d'un anniversaire. Il a qualifié cette dame de "formidable" même s'il n'avait pas eu tout de suite le coup de foudre. "J'avais l'impression que c'était la personne qui me correspondait, on s'entendait bien au début", a-t-il dit. La relation avait duré quatre ou cinq ans. Il s'était bien entendu avec la famille de sa compagne. Toutefois, il avait des reproches à faire à son beau-père, la victime, qu'il a qualifié d'homme "pas très courageux". 

La compagne de l'accusé avait souhaité reprendre un commerce, un magasin de vêtements dans le centre de Mouscron, qui marchait bien. L'accusé avait investi de l'argent dans cette affaire. Il s'était aussi porté caution de la bonne exécution financière du bail du magasin. Les dettes avaient commencé à s'accumuler et les huissiers étaient venus frapper à la porte de Camille Tonnoir, lequel avait déclaré qu'il avait déjà avancé dix mille euros à sa compagne.

L'accusé était convaincu que l'argent filait dans les poches de sa belle-mère. Un jour, il avait giflé sa compagne avant d'être embarqué au commissariat de police. Le commerce avait été mis en faillite et le litige s'était réglé devant le tribunal de l'entreprise. "Un jour, j'ai appris qu'il y allait avoir une saisie sur mon salaire. Ensuite, j'ai appris qu'on allait saisir ma moto, ma voiture, etc. Je suis allé voir mon avocat". À cette époque, il avait peu de nouvelles de Virginie, qu'il avait quittée pour retrouver Nancy, une fois de plus. Il a prétendu que son avocat l'avait baladé, alors que les sommes à payer augmentaient. "Nancy me reprochait l'usufruit de Virginie sur ma maison, en cas de décès. Elle me reprochait de ne pas faire la même chose pour elle".

Le projet de mariage était tombé à l'eau. Le 11 décembre 2018, l'accusé s'était rendu chez son avocat, car il avait besoin de garder sa camionnette, son outil de travail. Hélas, l'avocat ne lui avait pas annoncé une bonne nouvelle. "Il m'a répondu, c'est vous qui vous êtes foutu dans la merde, c'est vous qui avez signé. Je suis parti en sanglots, j'étais épuisé. Je suis rentré chez moi, j'ai pris le couteau et le marteau, je me suis rendu chez la victime. Je suis entré, j'ai frappé M. Frantzen, à plusieurs reprises", a-t-il raconté froidement avant de se mettre à pleurer.

"J'ai travaillé, j'ai travaillé dans ma vie. Le travail, chez nous, cela ne nous fait pas peur. Je voulais arriver à quelque chose. J'ai construit, je voulais y arriver et puis tout s'est écroulé. Tout ce qui m'intéressait était ma maison", a-t-il dit en sanglotant. Il a assuré avoir agi sur un coup de folie alors que, lors de l'enquête, il avait dit avoir agi par vengeance, voulant faire souffrir sa compagne en tuant "celui qui dirigeait tout". Il avait proféré des menaces dans des SMS envoyés à la fille de la victime.

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