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Caroline virée du cabinet d'Alda Greoli pour... avoir fait sécher son pull: cette maman désemparée raconte sa descente aux enfers

En septembre 2017, Caroline a été remerciée par la ministre wallonne de la Santé, Alda Greoli. Elle était hôtesse d’accueil dans son cabinet. Elle a porté plainte contre la région pour licenciement abusif. Aujourd’hui elle décide d’en parler. C'est une information RTL Info développée par notre journaliste Camille Mathoulin.

Le regard doux et un peu hagard, Caroline a réuni toutes ses forces pour raconter son histoire. "Quand on est licencié comme ça, on perd toute confiance en soi".

Assise à la table de sa salle à manger, elle est d’abord confuse. Evoquer son licenciement du cabinet d’Alda Greoli et la manière dont il a été fait, est douloureux pour elle. C’est son mari qui prend la parole à sa place : "On ne demande aucune faveur, on veut juste la justice".

Fin août 2017, Caroline apprend qu’un supérieur hiérarchique cherche à la licencier. Quelques jours plus tard, elle renverse du soda sur son pull en fin de journée. Le cabinet dispose d’une machine à lessiver. La dame d’ouvrage lui conseille de faire rapidement tourner son pull. Elle s’exécute. Après 15 minutes de lavage, elle l’étend sur une chaise, dans une salle de réunion vide. Elle découvrira, le 1er septembre 2017, qu’il s’agit du motif de son renvoi : avoir fait sécher son pull.

Caroline ne supporte pas qu’une équipe, dont les membres sont des piliers pour elle, cherche à la faire partir : "J’ai sombré. J’ai beaucoup pleuré en me demandant pourquoi… Je suis quelqu’un de très passionné et de très investi, explique-t-elle. Avant d’avouer: "J’ai fait une grosse bêtise". Elle avale une boîte entière de médicaments et se retrouve à l’hôpital.


"Nous avons eu en face de nous quelqu’un qui nous a semblé honnête"

Alda Greoli apprend la nouvelle, et propose une entrevue à Caroline et son mari quelques jours plus tard. "Nous avons eu en face de nous quelqu’un qui nous a semblé honnête, qui avait l’air chamboulé par mon acte, qui n’a pas nié et qui a avoué avoir été abusée par son secrétaire de cabinet. A la base, elle ne voulait pas signer le licenciement. Et elle nous a bien expliqué qu’il avait retranscrit le document, qu’il l’avait glissé dans le signataire. Forcément, la ministre est censée pouvoir faire confiance à ses collaborateurs et elle a signé sans relire".

La ministre wallonne de la santé n’a pas souhaité réagir lorsque nous l’avons contactée. Elle a simplement confirmé par la voix de son porte-parole que la région est en procès avec une ancienne employée.

Un an après les faits, Caroline s’étonne que l’homme qui est à l’origine de son licenciement n’ait pas été inquiété. "Pire, dit-elle, il a été promu quelques mois plus tard". Elle s’étonne aussi que la ministre n’ait jamais repris contact avec elle.

La vie de cette maman d’une petite fille de 11 ans a basculé depuis qu’elle a été limogée : "J’ai des comportements inappropriés. Ce sont les médicaments qui font ça". Son mari réagit: "Elle a subi le choc de plein fouet. Elle a du mal à s’en remettre. Mon épouse a perdu sa joie de vivre".

La jeune femme est en incapacité de travail depuis sa tentative de suicide, il y a un an. Sortir de chez elle lui coûte beaucoup. Elle confie: "J’aimerais de nouveau être la Caroline qu’on connait et pas cette femme que je ne reconnais plus moi-même".

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