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Danneels a pu quitter les bureaux de la PJ après plus de 10h d'audition

Peter Adriaenssens a été confronté mardi après-midi, dans les locaux de la police judiciaire fédérale de Bruxelles, au cardinal Godfried Danneels. Ce dernier a pu quitter les lieux vers 19h45.

Le cardinal Godfried Danneels, 77 ans, a quitté mardi vers 19h45 les bureaux de la police judiciaire fédérale à Bruxelles. Il était entendu comme témoin depuis 9h du matin. Il n'a pas souhaité faire de commentaire à sa sortie. Durant la journée, il a été auditionné dans le cadre de l'enquête sur des faits de pédophilie au sein de l'Eglise catholique belge. Il a également été confronté à Peter Adriaenssens. Ce dernier avait quitté les locaux de la police judiciaire fédérale vers 17h15. "Je ne peux et ne veux rien dire sur le contenu de cette confrontation. La justice doit à présent faire son travail. C'est en qualité de témoin que j'étais entendu et que j'ai répondu aux questions", a déclaré Peter Adriaenssens à sa sortie du bâtiment abritant les bureaux de la police judiciaire fédérale.

Danneels "en état de choc"

"En ce qui concerne l'état d'esprit du cardinal Danneels, il est clair qu'il est quand même en état de choc. Il est très difficile pour lui de savoir que bon nombre de personnes pensaient qu'il savait et qu'il n'a rien fait. Il est surpris que des faits d'une telle gravité soient mis en rapport avec lui", a-t-il ajouté. "Chacun doit à présent prendre ses responsabilités pour faire avancer les choses. C'est la raison pour laquelle la commission a fait un pas de côté", a encore dit Peter Adriaenssens, précisant qu'il ne savait pas qu'il allait être entendu ce mardi. Il a été appelé vers 14h40. "On m'a appelé dans l'après-midi en me demandant de me rendre immédiatement au bureau de la police judiciaire fédérale."

Les explications de Danneels

L'Eglise a été secouée fin avril, lors de la démission de l'Evêque de Bruges, Mgr Roger Vangheluwe, qui a reconnu avoir abusé sexuellement, pendant plusieurs années, d'un jeune garçon. L'ancien primat de Belgique avait déclaré à l'époque qu'il n'avait été averti des faits, par l'Evêque lui-même, que début avril. Il avait reconnu qu'il aurait peut-être dû réagir mais avait expliqué qu'il avait "simplement voulu rendre service à l'Evêque et sa famille". "Rendre service à des personnes en détresse et qui vous demandent de l'aide ne peut être considéré comme une faute ou une tentative de cacher la vérité", avait déclaré Mgr Danneels. Ses propos étaient en contradiction avec ceux du père Rik Devillé, coresponsable jusqu'en juillet 2009 des paroisses de Buizingen et de Lot, qui avait expliqué lui avoir signalé les faits dans les années 90. "Mais je n'ai pas eu de réponse. Je ne sais pas ce qui a été fait de mon signalement", avait-il remarqué.

L'enquête

Suite aux aveux de Mgr Vangheluwe, ainsi qu'à un appel aux victimes lancé par Mgr Léonard, la commission Adriaenssens, existant depuis 2000 et chargée du traitement des plaintes pour abus sexuels dans le cadre d'une relation pastorale, a recueilli de nombreuses plaintes et dénonciations. Une instruction pour attentat à la pudeur a été ouverte au parquet de Bruxelles et la police judiciaire fédérale a mené de nombreux devoirs. Le 24 juin, les enquêteurs ont ainsi mené des perquisitions au palais archiépiscopal de Malines, au siège de la commission Adriaenssens, à la Cathédrale Saint-Rombaut mais aussi au domicile du cardinal Danneels.

Démission d'Adriaenssens

Des ordinateurs, dont celui du cardinal, ainsi que de nombreux documents ont été saisis. Dans la foulée de ces devoirs d'enquête, les membres de la commission, qui estimaient ne plus pouvoir travailler sans document, ont démissionné. Le pédopsychiatre Peter Adriaenssens, président de la Commission, a pour sa part été entendu comme témoin par la police judiciaire fédérale le 28 juin. Il a principalement été interrogé sur le fonctionnement général de la commission et la manière dont les plaintes étaient actées.

Un dossier Dutroux au siège de l'archevêché ?

Dans les documents saisis au siège de l'archevêché, les enquêteurs auraient découvert une partie du dossier Dutroux, a écrit mardi Het Laatste Nieuws. Aucune information n'a cependant été confirmée. Mardi, c'est au tour du cardinal Danneels d'être entendu comme témoin par les autorités judiciaires fédérales. Son audition est en cours depuis 9H30. Il devra certainement s'expliquer sur les informations qu'il aurait détenues sans les avoir dévoilées. Une personne qui ne dénonce pas des faits pénalement répréhensibles est passible d'une peine de prison de huit jours à un an de prison et/ou d'une amende.

Mais les membres de l'Eglise sont couverts par le secret de la confession, ce qui équivaut à un secret professionnel, précise le porte-parole du parquet de Bruxelles, Jean-Marc Meilleur, dans Sud Presse mardi.

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