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Dany Saïd, battu à mort pour son GSM: les quatre jeunes meurtriers présumés sont dehors, la famille de la victime réagit (vidéo)

En octobre dernier, Dany Saïd Ben Saïd, un père de famille de 45 ans, a été battu à mort en pleine rue à Jemeppe pour son GSM. Quatre mineurs de 17 ans ont été arrêtés et sont en aveux. Après un court séjour en IPPJ (Institut pour la protection de la Jeunesse), les quatre meurtriers présumés sont dehors, en attendant d'être jugés. La famille de la victime est dévastée et ne comprend pas.

"Je survis, mais je ne vis plus. C’est ma chair, c’est mon enfant", souffle Jean-Claude, des sanglots dans la voix. Il ne comprend pas pourquoi les meurtriers présumés de son fils sont laissés en liberté, tout comme son petit-fils Sacha : "Je ne comprends pas qu’on puisse les laisser dehors en attendant le jugement, qu’ils vivent leur vie tranquillement alors que nous on a du mal à la vivre correctement. Cela devrait être l’inverse".

Ils ont fait un acte d’adulte avec ce que cela engendre derrière, ils doivent payer comme des adultes

"On libère des gens comme ça, sur un coup de dé. C’est vraiment dire allez vous amuser et puis on vous rappellera", poursuit Jean-Claude. Pour la famille de la victime quand on a 17 ans, presque 18, on doit assumer ses actes comme un adulte : "On comprend ce qu’on est en train de faire, ils ont écrasé la tête de mon père sur le coffre de la voiture. Je ne peux pas imaginer qu’on puisse faire ça à quelqu’un. C’est inadmissible", confie Sacha.

"Ils ont fait un acte d’adulte avec ce que cela engendre derrière, ils doivent payer comme des adultes", estime également Carole-Anne, l’ex-compagne de la victime.

Environ 1,5 % des mineurs jugés comme des adultes

Les quatre jeunes sont en aveux, mais soutiennent qu'ils ne pensaient pas avoir tué leur victime : les auteurs disent avoir pris ses râles agoniques pour des ronflements.

Après 7 mois passés en IPPJ, ces quatre jeunes sont dehors : trois ont été remis en liberté, le quatrième s'est enfui et est introuvable. Pour les deux jeunes les plus acharnés (qui ont fêté leurs 18 ans en IPPJ), le parquet demande qu'ils soient jugés comme des adultes devant une Cour d'assises. Mais comme l'un des deux n'a jamais commis de délit avant, il devrait pouvoir l’éviter. Il a d'ailleurs été remis en liberté. Selon leurs avocats, les inculpés ont pris conscience de la gravité de leurs actes et la société doit leur donner une seconde chance.

Ces dernières années, environ 1,5 % des mineurs jugés en Belgique l'ont été devant la justice des adultes (chiffre basé sur les statistiques des Cours et Tribunaux). Pour se prononcer sur un dessaisissement, le juge de la Jeunesse se basera sur les antécédents des jeunes, mais aussi sur une éventuelle remise en question ou une volonté d'amendement. C'est une décision qui ne se prend pas à la légère.

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