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Un autre officier de la police fait un pas de côté suite au décès de Jozef Chovanec: "On a demandé des têtes"

Le patron de la Police Aéronautique, Danny Elst, fait un pas de côté de ses fonctions suite à l'affaire du décès de Jozef Chovanec. Le passager slovaque est décédé en février 2018 alors qu'il se faisait arrêter par la police à l'aéroport de Charleroi. La Police Aéronautique est chargée des contrôles et de la surveillance aux frontières extérieures des six aéroports Schengen de Belgique.

Contacté par nos soins, un porte-parole de la police fédérale affirme que ce retrait n'est pas une sanction ni une démission. Le porte-parole indique qu'il s'agit d'une mesure temporaire prise par le commissaire général de la police fédérale, Marc De Mesmaeker. Notre interlocuteur précise que cette mesure disciplinaire a été prise pour assurer le bon déroulement de l'enquête interne actuellement en cours. Danny Elst sera affecté à un service administratif de la police.

Après André Desenfants, le numéro 2 de la police fédérale qui a fait un pas de côté jeudi, M. Elst est le deuxième officier supérieur à faire un pas de côté dans le cadre de ce dossier.

Un signal fort

"C’est un signal fort qui montre que la gravité des faits sont reconnus. Un signal fort, aussi, envers les nombreux bons agents de police qui font leur travail et qui, j'en suis convaincue, ne peuvent accepter ce genre de comportement de leurs collègues", s'est exprimée Ann Van Den Steen, avocate de la famille Chovanec.

Ça donne clairement l'impression qu'au niveau politique on a demandé des têtes

La police fédérale nous a précisé que le retrait du chef de la Police Aéronautique ne signifie pas qu’il soit coupable. La décision est pourtant inhabituelle. "Ça donne clairement l'impression qu'au niveau politique on a demandé des têtes, et qu'on est en train de les fournir. C'est assez pénible à voir", a estimé Thierry Belin, président du syndicat libre SNPS en province de Namur. "C'est très inhabituel. Maintenant voilà, des gens qui font un pas de côté parce qu'ils estiment devoir le faire, pour mieux assurer leur défense parfois ça arrive, mais c'est heureusement de manière exceptionnelle, en effet".

Le ministre de l’Intérieur n’a pas souhaité réagir à ce retrait. Sa réaction sera entendue mercredi prochain en commission de Justice.

Rappel des faits

Le 23 février 2018 à l'aéroport de Charleroi (BSCA), Jozef Chovanec, 38 ans, avait posé des difficultés au personnel lors de son embarquement vers Bratislava, en Slovaquie. La police fédérale aéroportuaire avait été requise pour le maîtriser, mais le passager s'était rebellé sur le tarmac. Placé en cellule dans les locaux de la police fédérale, il s'était porté des coups violents, obligeant les policiers à intervenir de nouveau pour le maîtriser. Lors de cette opération, l'individu avait fait un arrêt cardiaque avant de décéder quelques jours plus tard.

L'affaire, en cours d'instruction depuis deux ans, a rebondi mercredi avec la diffusion des images de vidéosurveillance de l'intervention policière. On peut notamment y voir une policière effectuer un salut nazi ou encore un autre policier s'asseoir durant 18 minutes sur la cage thoracique du passager.

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