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Décès de la petite Mawda: le policier qui a tiré visait un pneu quand la camionnette a tenté de percuter sa voiture

Le policier auteur du coup de feu qui a mortellement atteint la petite Mawda, le 17 mai dernier sur l'E42, a tenté d'arrêter la camionnette poursuivie en tirant dans son pneu avant gauche, affirme jeudi son avocat sur BEL RTL.

L'agent, V., a cependant été déstabilisé par un coup de volant donné par son collègue alors que le conducteur du véhicule à bord duquel se trouvaient les migrants tentait de les sortir de la route, d'après Me Laurent Kennes sur BEL RTL.

Le 17 mai 2018, à 2h10 du matin, V. était passager d'un véhicule de police à proximité de Saint-Ghislain, relate son avocat. Son collègue et lui ont été informés d'une course-poursuite sur l'autoroute en direction de la France, mais ils n'avaient pas d'information sur l'intervention en cours, et se sont placés sur la bande d'urgence.

Ils ont rapidement rattrapé la camionnette poursuivie, à bord de laquelle se trouvaient la fillette et ses parents. Ils ont sommé le conducteur de s'arrêter, mais le conducteur a donné des coups de volant pour tenter de les sortir de la route. Les agents ont ensuite montré leurs armes, mais cela n'a pas arrêté le conducteur.

V. a alors pris la décision de tirer dans le pneu avant gauche. Policier depuis un peu plus de 10 ans, c'est la première fois qu'il était confronté à une telle situation et qu'il a fait usage de son arme, souligne Me Kennes.

La camionnette a, une nouvelle fois, tenté de percuter le véhicule de police, ce qui a contraint le conducteur à donner un coup de volant au moment où V. tirait. La camionnette a immédiatement quitté l'autoroute par l'entrée d'un parking où elle a percuté l'arrière d'un poids lourd.

"Ce n'est que par la suite que mon client a appris qu'une enfant avait été touchée et qu'il y avait, outre le conducteur, plusieurs migrants à l'intérieur du véhicule", précise l'avocat, ajoutant que V. n'avait "à aucun moment tiré ni pour tuer, ni pour blesser". Le policier "reste à la disposition de la justice et collaborera pleinement à l'enquête", assure Me Kennes.

Il dit également avoir "la plus grande compassion pour les migrants", ses parents ayant eux-mêmes émigré sur le sol belge dans les années soixante. Enfin, V. indique qu'il a été "profondément heurté que la responsabilité des parents soit envisagée dans un tel contexte", comme l'avaient fait le ministre de l'Intérieur Jan Jambon et le secrétaire d'Etat à l'Asile et la Migration Theo Francken en corroborant des propos de leur président de parti Bart De Wever.

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