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Des pirates informatiques attaquent des notaires en Belgique: "Tout est bloqué, on ne sait plus rien faire"

Plusieurs études notariales sont touchées par une cyber-attaque de type ransomware: les pirates ont bloqué leurs données et réclament une rançon. Un témoin nous a prévenus via notre bouton orange Alertez-nous. Environ 18 études ont été victimes de l'attaque, lancée dès lundi matin.


"Ils nous réclament une rançon pour récupérer les données"

Nous avons contacté une étude notariale située en province de Liège touchée par cette attaque. Évidemment, la situation est très compliquée. "C'est la première fois que ça nous arrive. Tout est à l'arrêt, les ordinateurs sont éteints et on ne sait plus rien faire du tout", nous a indiqué une collaboratrice. "On a découvert le piratage lorsqu'un message est apparu sur deux ordinateurs, disant que les données avaient été cryptées", a-t-elle ajouté.

"Le message nous réclame une rançon en bitcoin (NDLR: monnaie virtuelle) pour avoir accès aux données. Les pirates nous demandent de les contacter par email, et que si on ne répond pas dans le temps imparti, la rançon va augmenter", a précisé une gestionnaire de l'étude.

L'étude en question nous précise que toutes les mesures de sécurité étaient prises pour protéger les données. "On a des fournisseurs en informatique qui ont installé des logiciels de sécurité pour éviter ce genre de situation, mais visiblement ils ont trouvé la faille", a indiqué la gestionnaire.


"Les informations restent protégées"

Nous avons pu joindre Denis Grégoire, lui-même notaire et membre de la commission informatique de la Fédération royale du notariat belge. D'après lui, environ 18 études ont été victimes de l'attaque. "Mon étude a également été touchée, c'était ce lundi matin", confie-t-il. "Il faut savoir que les hackers n'ont pas accès directement aux données, qui sont elles-mêmes cryptées et protégées. En revanche, ils sont parvenus à bloquer l'accès à ces données. Donc ce ne sont pas les données qui ont été attaquées, mais le serveur physique lui-même. Les informations restent protégées", a assuré le notaire.

"La solution trouvée par notre fournisseur informatique est de réinstaller l'ensemble du réseau, en utilisant un backup, c'est-à-dire une sauvegarde
", a ajouté Me Grégoire. Une procédure qui prend du temps, mais qui est beaucoup plus sûre que de répondre favorablement à la demande de rançon. "Il ne faut surtout pas payer, car la victime n'est pas sûre d'obtenir l'accès à ses données. Et si jamais elle obtient une clé pour les récupérer, il est possible que les pirates laissent un fichier infecté pour relancer une attaque ultérieurement", a-t-il précisé.

"La Fédération des notaires travaille sur l'augmentation de la sécurité des données et investit beaucoup pour bloque éventuelles portes d'entrée", a tenu à rappeler Denis Grégoire.


"Ce n'est pas la première fois que ce genre de structure est visée"

De son côté, Olivier Bogaert, commissaire à la Computer Crime Unit, indique que ce n'est pas la première fois que ce type de structure est visée. "Mais ce n'est pas la première fois que ce genre de structure est visée. "Des cabinets d'avocats ont par exemple déjà été touchés par le passé", a-t-il expliqué. "Souvent, il y a beaucoup d'informations disponibles sur internet à propos de ces études et de ces cabinets, ce qui permet à des pirates de créer des attaques", a-t-il ajouté.

Sans pouvoir se prononcer sur cette attaque en particulier, Olivier Bogaert explique qu'avec les informations qu'ils peuvent collecter sur leur cible, les pirates peuvent, par exemple, envoyer un email avec une pièce jointe malveillante à des employés de la structure. "Ceux qui reçoivent le message font face à un message crédible et l'ouvrent, ce qui permet au virus de se répandre sur le réseau", a précisé le commissaire.

Comme l'explique Olivier Bogaert, le site www.nomoreranson.org, une plateforme européenne pour contrer ce type d'attaque, propose des conseils pratiques et des clés de décryptage pour tenter de déjouer les ransomwares. Si vous êtes touché, c'est probablement l'un des premiers site à consulter pour réagir.


David Fourmanois

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