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Deux enfants belges devenus orphelins sont coincés en Syrie: leur grand-père remue ciel et terre pour les rapatrier

Deux enfants belges, âgés de 12 et 9 ans, sont livrés à eux-mêmes en Syrie, rapportent Het Laatste Nieuws, Sudpresse et la Dernière Heure jeudi. Leurs parents, qui les avaient emmenés avec eux en Syrie pour combattre aux côtés du groupe terroriste Etat islamique (EI) en 2014, seraient décédés. La famille a fait appel au service "Tracing" de la Croix-Rouge pour les retrouver et les ramener en Belgique.

Ils ont 12 ans et 9 ans, sont frères et soeurs et sont coincés en Syrie. Deux jeunes enfants belges sont bloqués en ce moment en zone jihadiste. Leurs parents les avaient emmenés sur le front il y a 3 ans, mais ils ont été tués tous les deux. Le grand-père des enfants remue, en ce moment, ciel et terre pour essayer de les rapatrier, nous rapportent ce matin les journaux du groupe Sud Presse..

Le dernier contact entre les petits-enfants et les grands-parents remonte au 2 décembre. Ce matin là, selon Sud Presse, le grand-père reçoit un appel chez lui à Bruxelles. Au bout du fil, Ilyass, 12 ans. Mais la communication est mauvaise... Et finit par couper. Quelques minutes plus tard, le grand-père reçoit un message sur son téléphone: "Maman est chez Allah", annonce le garçon.

Si le message est authentique, cela signifie qu'Ilyass et sa soeur de 9 ans sont désormais orphelins et livrés à eux-mêmes. Leur grand-père est déterminé à les ramener. Le grand-père des mineurs a fait appel aux Affaires étrangères belges.

"Nous sommes en contact via nos ambassades en Jordanie et au Liban. Il y a peut-être également d'autres enfants, en Syrie et en Irak. La difficulté est de les localiser. Si on parvient à les localiser, il faut voir avec les départements de la Justice et de l'Intérieur quelles actions nous pouvons entreprendre", a indiqué jeudi le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders.

Le ministre a rappelé qu'il s'agit généralement d'enfants emmenés par leurs parents devenus combattants étrangers. "La difficulté est de les localiser. Il faut savoir où ils se trouvent, ils peuvent être au milieu de groupes terroristes", a-t-il dit.

Le service "Tracing" de la Croix-Rouge est en train d'oeuvrer pour localiser les enfants. L'organisation est en contact avec leur famille. Cependant, la Croix-Rouge ne souhaite pas communiquer sur ce dossier "pour des raisons évidentes de sécurité et par respect pour la famille" a indiqué Nancy Ferroni, porte-parole de la Croix-Rouge. Les ambassades de Belgique en Jordanie et au Liban suivent la situation de près.

Le service "tracing" de la Croix-Rouge a permis de retrouver 158 personnes en 2016

Le "tracing" existe, en Belgique, depuis 80 ans et a permis de retrouver 158 personnes en 2016, selon la Croix-Rouge. Au total, 724 nouvelles demandes de recherches ont été ouvertes. Les pays les plus concernés par ces recherches sont l'Afghanistan, le Congo, la Guinée et la Syrie.


Le "tracing" est accessible à toute personne ayant perdu contact avec un membre de sa famille à la suite d'un conflit armé, d'une catastrophe naturelle, d'une crise humanitaire ou du fait de la migration. Cependant, la capacité à retrouver une personne recherchée varie grandement. Les chances de voir aboutir les recherches diffèrent en fonction des informations rassemblées, de la situation dans le pays où la personne recherchée pourrait se trouver ou encore des capacités des membres de l'équipe sur place. Actuellement, le "tracing" affiche un taux de réussite de plus ou moins 30%."Les demandes de recherches ne cessent d'augmenter et ont presque doublé de 2006 à aujourd'hui. Cela s'explique par la hausse des conflits et des catastrophes naturelles, mais aussi par les vicissitudes des trajets migratoires", indique la Croix-Rouge dans un communiqué.

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