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Revivez la 2e journée du procès Nemmouche: les armes retrouvées en possession de Mehdi Nemmouche sont les armes du crime

Traces d'ADN, de tir, empreintes digitales: l'accusation a présenté vendredi des preuves matérielles contre Mehdi Nemmouche, jugé depuis jeudi aux assises de Bruxelles pour quatre meurtres commis en 2014 au Musée juif de la capitale belge.

15h35 -Fin de la 2e journée d'audience. Reprise du procès mardi

La présidente de la cour d'assises de Bruxelles, Laurence Massart, a suspendu les débats vendredi vers 15h15, jusqu'à mardi matin à 9h00, dans le procès de l'attentat au Musée juif de Belgique. Le parquet fédéral a terminé vendredi de lire son acte d'accusation reprenant les principales étapes de l'enquête, après environ 9 heures de lecture ces deux derniers jours. Dans ce procès, Mehdi Nemmouche et Nacer Bendrer sont accusés d'être auteurs ou co-auteurs de l'attaque terroriste commise le 24 mai 2014 au Musée juif de Belgique.

14h09 - Les armes retrouvées en possession de Mehdi Nemmouche sont les armes du crime

L'expert en balistique a formellement attesté que les deux armes retrouvées en possession de Mehdi Nemmouche, lors de son arrestation à Marseille, sont bien celles qui ont servi lors de l'attentat au Musée juif de Belgique. C'est ce que rapporte le parquet fédéral dans son acte d'accusation, dont la lecture s'est poursuivie vendredi après-midi devant la cour d'assises de Bruxelles. Mehdi Nemmouche et Nacer Bendrer sont accusés d'être auteurs ou co-auteurs de l'attaque terroriste commise le 24 mai 2014 au Musée juif de Belgique à Bruxelles.

Les sept douilles de calibre 7.62 X 39 mm retrouvées au Musée juif de Belgique après l'attaque du 24 mai 2014 ont été tirées à partir du fusil mitrailleur "Crvena Zastava", de type kalachnikov, trouvé en possession de Mehdi Nemmouche.Egalement, les projectiles de calibre .38 Special retrouvés dans les corps de trois des quatre victimes ainsi que dans le local d'accueil du musée ont été tirés à partir du revolver "Llama" trouvé en possession de Mehdi Nemmouche.

Ce sont les conclusions que l'expert en balistique a rendues le 21 septembre 2014.Dans un premier rapport rendu le 17 septembre 2014 et complété le 6 août 2018, l'expert a également déterminé qu'il y a eu au total treize tirs à l'intérieur du Musée juif. Cinq émanaient d'un revolver de calibre.38 Special ou d'un 357 Magnum et huit tirs émanaient d'un fusil mitrailleur de calibre 7.62 X 39 mm.L'expert a résumé que deux tirs ont eu lieu dans le hall d'entrée, émanant d'un revolver de calibre. 38 Special ou d'un 357 Magnum, et qui ont blessé mortellement Emanuel et Miriam Riva.

Trois autres tirs ont ensuite eu lieu dans le bureau d'accueil avec le même revolver, dont un tir a blessé mortellement Alexandre Strens.Puis le tireur a changé d'arme et sept tirs ont eu lieu dans le bureau d'accueil, émanant d'un fusil mitrailleur de type kalachnikov en calibre 7.62 X 39 mm, certains de ces tirs blessant mortellement Dominique Sabrier.Mehdi Nemmouche et Nacer Bendrer, deux Français âgés de 33 et 30 ans, sont accusés devant la cour d'assises de Bruxelles d'être auteurs ou co-auteurs de l'attaque terroriste commise le 24 mai 2014 au Musée juif de Belgique, situé rue des Minimes à Bruxelles.

L'attentat avait coûté la vie à quatre personnes: Emanuel et Miriam Riva, un couple de touristes israéliens, Dominique Sabrier, une bénévole du musée, et Alexandre Strens, un employé du musée.Mehdi Nemmouche avait été arrêté le 30 mai 2014 à la gare routière de Marseille en possession de plusieurs armes, dont une kalachnikov, qui sont identiques à celles utilisées lors de l'attaque au Musée juif.Nacer Bendrer, arrêté le 9 décembre 2014 à Marseille, est soupçonné de lui avoir fourni ces armes.

12h30 - L'audience est suspendue et reprendra à 13h30.

11h46 - Lors des confrontations, en 2015 puis 2016, Nemmouche avait mis Bendrer et Attallah hors de cause.

Confronté durant l'enquête sur l'attentat au Musée juif à son co-accusé Nacer Bendrer et au suspect finalement mis hors de cause Mounir Attallah, Mehdi Nemmouche a assuré que les deux hommes n'avaient rien à voir avec les faits, tout en se disant lui-même innocent, ressort-il de l'acte de l'accusation lu vendredi devant la cour d'assises. Un paradoxe qui a suscité l'énervement de l'accusé lorsqu'il a été souligné par les enquêteurs.

Le 29 septembre 2015, à la demande de la défense de Mounir Attallah, Mehdi Nemmouche affirme face à son "collègue" qu'il "n'a rien à voir, ni de près, ni de loin" avec les faits. "On s'est vu une fois 25 minutes à peu près (à Marseille en avril 2014, NDLR). Il est en prison parce qu'il a reçu un coup de téléphone et c'est une pratique digne de la Stasi." Le 25 juin 2016, confronté cette fois à Nacer Bendrer, Mehdi Nemmouche le met également hors de cause: ils n'ont jamais abordé des sujets religieux, ni parlé de terrorisme et il ne lui a jamais fourni arme ou argent. L'assurance de l'accusé quant à l'innocence de Bendrer incite les enquêteurs à réagir.

Comment Mehdi Nemmouche peut-il être aussi catégorique s'il est lui-même étranger aux faits? "Parce que le peu que je sais dans cette affaire me permet de certifier que Bendrer n'a rien à voir", répond-il de manière "très nerveuse". "Est-ce que vous me prenez pour un débile, vous le savez très bien que j'ai à voir dans cette affaire, ce n'est pas un ange qui est venu devant chez moi déposer les armes et me dire va te faire des 'juifetons'", s'emporte l'accusé.

"Les armes, on me les a données. Je ne suis pas un assassin, je n'ai tué personne. J'en sais suffisamment dans cette affaire que pour savoir que Nacer n'a rien à voir." Dans la foulée de cet incident, Mehdi Nemmouche a demandé le nom des enquêteurs, les menaçant d'une "petite visite" lorsqu'il se sera "évadé".

11h21 - Nemmouche avait l'air "suspect" et "inquiet" lors de sa visite à Marseille, selon Mounir Attallah, ami d'enfance de Nacer Bendrer. Mehdi Nemmouche avait l'air "suspect" et "inquiet" lors de sa visite à Marseille en avril 2014, a déclaré Mounir Attallah à la juge d'instruction belge lors de son audition début juillet de la même l'année, ressort-il de l'acte d'accusation lu vendredi devant la cour d'assises de Bruxelles lors du procès de l'attentat au Musée juif de Belgique. L'audience a repris vers 11h00, après une interruption d'une vingtaine de minutes.

Lorsqu'ils se sont vus à Marseille un mois et demi avant l'attaque, Mounir Attallah, que Mehdi Nemmouche avait également cotoyé en prison, a d'abord eu des difficultés à la reconnaître car il ne portait pas de barbe. S'il a finalement reconnu avoir donné le numéro de Nacer Bendrer à Mehdi Nemmouche, Mounir Attallah a assuré lors de ses interrogatoires qu'il n'avait vu l'accusé qu'une fois lors de son séjour dans la cité phocéenne, que ce dernier ne lui avait pas demandé d'arme et qu'il ne l'aurait pas conduit chez Nacer Bendrer car il avait l'air "suspect".

Il a aussi rapporté l'inquiétude dont Mehdi Nemmouche faisait preuve, regardant sans cesse autour de lui. Quant au fait que l'accusé avait retiré la puce de son téléphone, Mounir Attallah souligne que "si quelqu'un fait ça chez nous, c'est qu'il est cramé, qu'il ne veut pas borner". S'il avait été informé des projets de Mehdi Nemmouche, Mounir Attallah affirme qu'il aurait cassé son téléphone pour ne plus avoir de nouvelles de sa part.

Enfin, lorsqu'il a appris que l'accusé était soupçonné de la tuerie, il s'est dit qu'il était "dans la merde", vu leurs contacts réguliers dans les semaines précédant les faits. Quant à Nacer Bendrer, il était "grave énervé, il l'a insulté", selon Mounir Attallah. Ce dernier explique ses premières dénégations par le fait qu'il n'a pas voulu mettre Nacer Bendrer "en danger". Il craignait également que Mehdi Nemmouche s'en prenne à lui par la suite.

11h06 - L'attention médiatique avait drastiquement baissé, vendredi matin, au palais de justice de Bruxelles, pour le deuxième jour du procès de Mehdi Nemmouche et Nacer Bendrer pour l'attentat au Musée juif de Belgique devant la cour d'assises de Bruxelles. Nul doute que la meute médiatique, et son ballet de perches, seront de retour mardi pour le début de l'interrogatoire des accusés.

Le contraste par rapport à la veille était saisissant vendredi matin au palais de justice et à proximité de l'entrée de la cour d'assises. Dans les travées de l'édifice, où les policiers étaient plus nombreux que les journalistes, seules une poignée de caméras de chaînes belges francophones étaient visibles.

La presse internationale, et notamment française, brillait elle par son absence. Les avocats, assaillis par une horde de représentants des médias jeudi matin pour le début du procès, s'amusaient d'ailleurs de la quasi indifférence dans laquelle ils empruntaient le couloir menant à la cour d'assises. L'ambiance est tout aussi feutrée dans la salle relais d'où les journalistes sont invités à suivre les débats.

Seule une dizaine d'entre eux étaient présents pour le début de l'audience, à 9h15. Le cour poursuit ce vendredi la lecture de l'acte d'accusation. Une centaine de pages, sur les 180 que compte le document, doivent encore être parcourues par les procureurs fédéraux.

10h10 - Nacer Bendrer reconnaît devant la juge d’instruction que Mehdi Nemmouche lui a demandé une "kalash". Or, il assure que Mehdi Nemmouche ne lui a pas dit pourquoi il en avait besoin.

9h50 - Le procureur fédéral revient sur les contacts entre Nacer Bendrer et Mehdi Nemmouche. Le premier a d’abord affirmé ne pas connaître Mehdi Nemmouche avant de faire usage de son droit au silence. Il le fera à plusieurs reprises.

9h20 - Reprise de la lecture de l'acte d'accusation. 

8h45 - L'audience va débuter dans quelques minutes. Au programme aujourd'hui, la fin de la lecture de l'acte d'accusation. Il reste une centaine de pages, cela devrait prendre entre 5 et 6 heures. Les deux procureurs vont continuer à se relayer pour lire cet acte d'accusation, comme l'expliquent nos envoyés spéciaux Antoine Schuurwegen et Gilles Gengler.

La lecture de l'acte par le procureur fédéral et l'avocat général a commencé hier après-midi. Au matin dès 9h, après le remplacement d'une jurée effective par une suppléante pour raison familiale, la cour a entendu la demande de Me Henri Lacquay, conseil de Mehdi Nemmouche. Ce dernier a réclamé que la constitution de partie civile de l'association française des victimes du terrorisme (AFVT) soit déclarée irrecevable.


Un groupe aux pensées radicales se forme en prison

Aujourd'hui, la lecture reprendra avec l'évocation du déplacement de Nacer Bendrer à Bruxelles peu avant l'attentat. Pour rappel, ce dernier est soupçonné d'avoir fourni à Mehdi Nemmouche les armes utilisées lors de la tuerie.


Mehdi Nemmouche et Nacer Bendrer se rencontrent en 2009/2010 en prison à Salon-de-Provence. A cette époque, les deux hommes se côtoient mais ne se lient pas spécialement d'amitié. Mais les gardiens de prison remarquent qu'un groupe aux pensées radicales est en train de se former. Bendrer et Nemmouche en font notamment partie. A cette époque, Nemmouche est un homme charismatique, Bendrer apparaît sous la coupe de ce dernier.


Un arsenal découvert par les enquêteurs


Durant les années qui suivent, les deux hommes ne se côtoient pas mais le 9 avril 2014, Mehdi Nemmouche appelle Nacer Bendrer et dès le lendemain, le Marseillais arrive à Bruxelles. C'est à cette occasion que Mehdi Nemmouche lui commande une kalashnikov. De son côté, Nacer Bendrer dit qu'il va se renseigner mais depuis, il assure ne jamais avoir fourni d'armes à Nemmouche. 

Pourtant lors de l'arrestation de Nacer Bendrer à Marseille, les enquêteurs retrouvent autour de lui tout un arsenal. Ces armes sont similaires à celles qui sont retrouvées sur Mehdi Nemmouche. Selon certains témoins, Bendrer n'aurait pas vendu ces armes mais aurait pu les prêter. 

Les explications de ce dernier sont donc très attendues ce vendredi au palais de justice de Bruxelles. 

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