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Enlèvement de la petite Mia en France: la fillette a été retrouvée en Suisse

Dénouement dans l'affaire de la petite Mia, enlevée mardi dans les Vosges à la demande de sa mère: après cinq jours d'intenses recherches, l'enfant, "en bonne santé", et sa mère ont été retrouvées dimanche dans un squat en Suisse.

Mia, 8 ans, et Lola Montemaggi, 28 ans, ont été localisées par les enquêteurs à 10H45 dans ce squat, une usine désaffectée de la commune de Sainte-Croix, située dans le canton de Vaud, a annoncé le procureur de la République de Nancy François Pérain qui tiendra une conférence de presse à 15H00.

"Les investigations ont permis de déterminer que Lola Montemaggi avait passé une première nuit en Suisse dans un hôtel à Estavyer-le-Lac (canton de Fribourg) avant d'être hébergée par une femme à Neufchatel (et) d'être déposée à cet immeuble squatté à Sainte-Croix", a-t-il précisé.

L'enlèvement a été "conçu comme une opération militaire"

Les auteurs présumés de l'enlèvement de la petite Mia ont conçu le rapt "comme une opération de type militaire" conduite "de manière déterminée", a déclaré le procureur de la République de Nancy François Pérain.

Les suspects, dont cinq sont en cours de présentation à un juge d'instruction en vue de leur mise en examen, avaient baptisé leur action, "opération Lima", a-t-il précisé lors d'une conférence de presse à Nancy. Un sixième est en cours d'identification, a-t-il indiqué.

"L'expédition a été organisée avec une phase préparatoire", a détaillé le procureur de la République de Nancy. Pendant cette phase, l'un des protagonistes, surnommé "Bouga" sur les réseaux sociaux, avait "acheté des talkie-walkies et des téléphones portables". "Un budget de 3.000 euros a été dégagé pour assurer les frais courants, l'essence, les péages... mais également pour qu'une partie de cet argent soit remise à la mère de l'enfant", a-t-il encore relaté.

Les suspects, "plutôt insérés socialement et qui ne sont pas connus de la justice", se sont "rencontrés via les réseaux sociaux et partagent une même communauté d'idées", a poursuivi le magistrat. "Ils sont contre l'Etat et mobilisés contre ce qu'ils appellent la dictature sanitaire", a-t-il encore indiqué.

L'enfant va être confiée

Mia, 8 ans, avait été enlevée sans violences mardi par trois hommes alors qu'elle était hébergée chez sa grand-mère maternelle aux Poulières, un village vosgien situé à une trentaine de kilomètres d'Epinal.

Les ravisseurs avaient présenté des papiers falsifiés à en-tête du ministère de la Justice, se faisant passer pour des éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Au cours de leur garde à vue, ces hommes qui se revendiquent de la mouvance anti-système, ont affirmé avoir agi à la demande de la mère de l'enfant qui voulait récupérer sa fille.

Le procureur de Nancy a indiqué que Mia serait de nouveau remise à sa grand-mère, désignée en janvier "tiers de confiance" par la justice, après avoir été récupérée en Suisse par la PJJ "immédiatement mandatée".

Quant à Lola Montemaggi, qui n'a pas opposé de "résistance" à son interpellation, selon les premiers éléments recueillis par le parquet de Nancy, elle a été placée en garde à vue par les autorités suisses.

200 gendarmes mobilisés

"Pour la faire revenir en France, un mandat d'arrêt européen sera délivré très rapidement", selon François Pérain. "Ce sont près de deux cents gendarmes qui sont intervenus à un titre ou un autre dans le cadre de cette enquête", a souligné le magistrat qui a vivement remercié "les autorités suisses de cet investissement hors normes qui a permis la localisation de la fugitive et de sa fille dans un temps très court".

"Deux gendarmes (français) ont été missionnés sur le territoire suisse pour assister leurs collègues helvétiques", a-t-il encore précisé.

Au total, cinq suspects ont été placés en garde à vue dans cette affaire en France. Quatre d'entre eux, âgés de 23 à 60 ans et sans antécédents judiciaires, avaient été arrêtés mercredi et jeudi à Paris, en Seine-et-Marne, aux Lilas (Seine-Saint-Denis) ainsi qu'en Meurthe-et-Moselle.

Les suspects vont être présentés à un juge d'instruction

Un cinquième homme, âgé de 43 ans, a été interpellé vendredi à Amancey (Doubs). Contrairement aux quatre premiers qui "ont participé à l'expédition dans les Vosges, le cinquième n'y était pas mais il a contribué à sa préparation", a indiqué le procureur de Nancy à l'AFP. Tous devaient être présentés à un juge d'instruction dimanche matin à Nancy en vue de leur mise en examen.

Le procureur a cependant indiqué que les autorités suisses avaient également interpellé une personne en territoire helvétique et que "d'autres interpellations" devraient encore intervenir.

"Je me réjouis que la petite Mia (...) ait été retrouvée saine et sauve grâce à la mobilisation générale des magistrats du parquet d'Epinal et de la JIRS (juridiction interrégionale spécialisée, NDLR) de Nancy, des gendarmes et de l'ensemble des services mobilisés en Suisse. Un grand bravo à tous !", a tweeté le garde des sceaux, Eric Dupond-Moretti.

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