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Procès Wesphael: la nouvelle hypothèse avancée par la défense

Au procès Wesphael, ce mercredi, les avocats de la défense prendront la parole pour leur plaidoirie. Ils le feront devant une salle comble puisque depuis 6h, le public s’amasse devant le tribunal pour avoir une chance d’entendre leur défense.

Le procès de Bernard Wesphael se poursuit mercredi avec la plaidoirie de la défense, qui suscite beaucoup l'intérêt du grand public. Depuis 06h00 du matin, une foule compacte attend l'ouverture des portes des cours de justice. À 08h00, on pouvait déjà remplir la salle de la cour d'assises. Le public, qui fait la file devant le bâtiment, est invité à se rendre dans la seconde salle d'audience, mais il n'est pas certain qu'il y ait de la place pour tout le monde.

Il a comparé les enquêteurs aux gendarmes de Saint-Tropez...

C'est Me Tom Bauwens qui a entamé la plaidoirie devant la cour d'assises du Hainaut. "Pendant deux semaines, on a tenté de décrédibiliser M. Wesphael", a commenté l'un des deux avocats de la défense qui constate que les autres parties ont avancé des hypothèses différentes après trois semaines de procès. Enfin, il a comparé les enquêteurs aux gendarmes de Saint-Tropez...

L'avocat est revenu sur la plaidoirie des parties civiles et le réquisitoire de l'avocat général, présentés mardi devant la cour d'assises du Hainaut. "On a entendu hier des scénarios, des hypothèses qui se contredisent. La preuve est libre mais quand l'accusation est lourde, la preuve doit être concordante. Je ne l'ai pas inventé, c'est un vieux Grec qui l'a dit il y a deux milles ans", dit-il. A ces deux hypothèses, Me Bauwens ajoute une troisième hypothèse reprise par un médecin légiste qui n'avait finalement pas écarté l'intoxication alcoolo-médicamenteuse.

"On a créé un scénario sur base d'un trou de plusieurs heures"

Pour l'avocat, le procès aurait pu se terminer là-dessus mais la défense compte démonter point par point les arguments des autres parties. Mardi, l'avocat général avait indiqué que l'enquête n'avait pas pu déterminer ce que Véronique Pirotton et Bernard Wesphael avaient fait, le 31 octobre 2013, entre 15h26 et 17h07. "On a créé un scénario sur base d'un trou de plusieurs heures durant lesquelles, selon les parties civiles, M. Wesphael auraient saoulé Mme Pirotton. Dès le début, Bernard Wesphael dit qu'ils se sont installés dans un bar art déco, à une table sur le côté gauche de l'établissement. La police est venue le chercher en prison pour refaire le parcours et les policiers ont indiqué qu'il avait désigné le café dans lequel ils ont passé l'après-midi. On dit que personne ne les a vus mais ces gens interrogés ont dit qu'ils ne savaient plus, c'est différent".

"Elle avait 2,99 grammes dans le sang et c'est un fait scientifique"

L'avocat note que la victime avait bu huit verres durant la journée du 31 octobre, sans manger beaucoup, ce qui pourrait expliquer le taux élevé d'alcoolémie (2,99 g/l). "Les médecins légistes ont estimé qu'elle avait bu une dizaine de verres. Elle avait 2,99 grammes dans le sang et c'est un fait scientifique". Les enquêteurs ont utilisé des caméras de la Ville d'Ostende, "dont certaines ne marchaient pas", précise l'avocat qui ajoute que "pendant deux semaines, on a tenté de décrédibiliser M. Wesphael".

"Il est où le devoir d'objectivité du ministère public quand il déclare que Véronique Pirotton avait réservé une table pour elle et son fils ?"

L'avocat n'a pas hésité à comparer les enquêteurs "aux gendarmes de Saint-Tropez". Il a entendu, à trois reprises, le fils de la victime qui a déclaré que Bernard Wesphael pouvait rejoindre sa maman à Ostende. "Il est où le devoir d'objectivité du ministère public quand il déclare que Véronique Pirotton avait réservé une table pour elle et son fils ?". Au sujet du fils, l'avocat note que l'enfant a déclaré que sa maman pouvait se montrer agressive quand elle avait bu. "L'avocat des parties civiles avance deux hypothèses, soit Bernard Wesphael a vérifié les SMS de Véronique et il a lu les messages d'Oswald, soit elle a refusé d'avoir une relation sexuelle avec lui". Il ajoute que le dossier indique qu'aucun message n'a été retrouvé sur le téléphone de la victime. "L'hypothèse est contredite par les éléments matériels du dossier", argue l'avocat qui a poursuivi son exposé, prévu pour deux heures.

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