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Enorme procès pour trafic de drogue à Charleroi: les avocats critiquent l'arrivée hors délai de pièces à conviction

Près de 90 cartons ont été emmenés ce lundi matin dans la salle du tribunal de Charleroi où commence le procès hors norme de 37 prévenus impliqués dans un trafic de drogue. Ce dossier gigantesque concerne, selon le parquet, une organisation criminelle active dans le trafic de stupéfiants. Plusieurs écoutes téléphoniques avaient mystérieusement disparu. Des copies ont mystérieusement réapparu. Elles ont été déposées au greffe par le parquet en dehors des délais fixés, ce qui a suscité les critiques des avocats de la défense.

"On les considérait comme perdues, elles réapparaissent. Les miracles peuvent arriver. Cela pose un gigantesque problème car nous avions tous des délais pour déposer des pièces et éventuellement des conclusions. Et ces pièces-là arrivent en dehors de tout délai, ce qui coupe l'herbe sous le pied à tout le monde puisqu'on ne savait pas et ça arrive maintenant. Difficile de s'adapter", faisait remarquer Etienne gras avocat de plusieurs prévenus. 

La situation est inadmissible pour maître Mayence qui a demandé d’avoir avoir accès aux écoutes afin d’actualiser sa défense. "On a parlé de pièces à conviction qui ont disparu. De tout cela, il n'est pas question dans le dossier. J'ai beaucoup de choses à dire sur le plan de la procédure", dit maître Mayence.

"Dans un procès, toutes les pièces à conviction doivent être accessibles à toutes les parties. Si elles ne le sont pas, le procès ne peut pas continuer", estimait Olivier Martins, avocat de plusieurs prévenus.

"Dès qu'un élément nouveau est soumis à la défense, il faut pouvoir y réagir, l'examiner et y apporter des droits de défense. Si ces éléments nous sont communiqués tardivement, alors nous demanderons la suspension du procès", déclarait quant à lui Fabian Lauvaux.

"Il est normal que le tribunal lui-même considère devoir écouter ce qui a été entendu par les enquêteurs", jugeait Michel Bouchat, autre avocat de la défense.

Le procès continue le temps pour la défense de réaliser des vérifications complémentaires.

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