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Espagne: fin des plaidoiries au premier procès des "bébés volés" du franquisme

(Belga) Les plaidoiries dans le premier procès des "bébés volés" sous la dictature de Franco se sont terminées mardi à Madrid, le parquet ayant requis 11 ans de prison contre un médecin octogénaire qui aurait été l'un des principaux acteurs du trafic d'enfants.

Eduardo Vela, alors obstétricien à la clinique San Ramon de Madrid, est accusé par Inès Madrigal, employée des chemins de fer de 49 ans, de l'avoir séparée de sa mère biologique et d'avoir falsifié son acte de naissance en juin 1969. Dénoncé depuis longtemps par la presse et des associations de victimes, il est le premier à s'asseoir sur le banc des accusés pour ce trafic qui pourrait avoir touché des milliers d'enfants depuis la dictature de Francisco Franco (1939-1975). Souvent avec la complicité de l'Eglise catholique, les enfants étaient retirés à leurs parents après l'accouchement, déclarés morts sans qu'on leur en fournisse la preuve, et adoptés par des couples stériles, de préférence proches du régime "national-catholique". Malgré l'ampleur du scandale, aucune des plus de 2.000 plaintes déposées selon les associations n'a abouti, souvent en raison de la prescription des faits. Le phénomène aurait donc touché beaucoup plus de familles qu'en Argentine, où quelque 500 nouveaux-nés ont été arrachés à des détenues pendant la dictature militaire (1976-1983) et confiés en adoption à des familles soutenant le régime. "Cette journée pourrait être historique (parce qu'elle) pourrait déboucher sur un jugement qui considérerait les faits comme établis. Jusqu'à présent nous n'avons que des accusations", a déclaré Guillermo Peña, avocat d'Inès Madrigal. D'après lui, les trois juges du tribunal pourraient prononcer la sentence d'ici à un mois. (Belga)

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