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Hicham Diop condamné à 15 ans de prison pour avoir tenté de tuer des policiers à Schaerbeek

Hicham Diop avait agressé deux policiers à Schaerbeek le 5 octobre 2016, les frappant avec un couteau. Les agents avaient été admis à l'hôpital mais avaient pu le quitter le soir même. Il a été condamné à 15 ans de prison pour avoir tenté de tuer les deux agents mais il a été acquitté de la prévention de terrorisme.

La 12e chambre de la cour d'appel de Bruxelles a rendu son arrêt concernant Hicham Diop, l'homme qui avait agressé deux policiers à Schaerbeek en octobre 2016. En première instance, Hicham Diop avait été condamné à 9 ans de prison pour coups et blessures prémédités causant une incapacité de travail temporaire. Le tribunal avait estimé qu'il n'y avait ni intention de tuer ni motif terroriste dans cet acte.

Le procureur fédéral a estimé, lors des débats devant la cour en mars dernier, que la tentative d'homicide volontaire devait être déclarée établie à l'encontre d'Hicham Diop, étant donné que les victimes avaient été touchées au niveau d'organes vitaux. Il a également considéré que, comme l'avait dit le premier juge, la préméditation était établie parce que différentes armes blanches avaient été retrouvées dans le coffre de la voiture d'Hicham Diop.


Un "état de conscience perturbé"

Concernant la circonstance aggravante de terrorisme, le procureur a déclaré que son intime conviction est qu'Hicham Diop n'aurait peut-être pas agi de cette façon s'il n'y avait pas eu l'appel de l'Etat Islamique (EI) disant "prenez un couteau et allez tuer des mécréants". Du côté de la défense, Me Sébastien Courtoy et Me Aurélie-Anne De Vos, ont soutenu que leur client n'a jamais été un terroriste, mais qu'il était passé à l'acte parce qu'il était dans un "état de conscience perturbé".

"Dire qu'il a agi au nom de l'EI est un mensonge, et ça n'apaisera pas les victimes de le dire. Affirmer cela, ce serait tomber dans la paranoïa", a notamment avancé Me Aurélie-Anne De Vos. Les deux avocats ont exposé à la cour, comme en première instance, que l'acte d'Hicham Diop était lié à son état mental. Ce dernier souffrait d'un sentiment d'injustice depuis qu'il avait été renversé par une voiture de la police fédérale en 2011. Il avait gardé des séquelles mais n'avait jamais été indemnisé, "ce qui lui aurait été utile pour subvenir aux soins de santé de sa fille malade", ont expliqué ses conseils.


"A l'hôpital, il demande au médecin de le laisser mourir"

Le décès de sa fille par la suite, pour laquelle il a l'impression de ne pas avoir fait assez, et le décès de son père, n'avaient fait qu'aggraver son état mental, selon ses avocats.A cela s'est ajouté la prise de médicaments et d'anabolisants, ont-ils rappelé, qui n'a rien arrangé et a même augmenté son agressivité.Les deux avocats pénalistes ont aussi soutenu qu'Hicham Diop n'avait pas été animé d'une intention de tuer. "Il aurait pu arriver par derrière et égorger les policiers. Ce n'est pas ce qui s'est passé", a avancé Me Courtoy.

"Les experts psychiatres ont d'ailleurs dit que son acte avait quelque-chose de suicidaire parce que lorsque le policier le met en joue il lui dit: "tue-moi, tue-moi, tue-moi". Et à l'hôpital, il demande au médecin de le laisser mourir". Me Courtoy et Me De Vos ont aussi rappelé que les jours des victimes n'avaient jamais été en danger. Enfin, ceux-ci ont contesté la peine de 9 ans de prison qui avait été prononcée en première instance. Si le tribunal les avait bel et bien suivis en acquittant Hicham Diop des préventions de terrorisme et de tentative d'assassinat, celui-ci n'avait par contre retenu aucun circonstance atténuante, ont déploré les avocats. Ils ont dès lors demandé à la cour de tenir compte du vécu d'Hicham Diop et ont plaidé une peine de 5 ans de prison avec sursis probatoire.


Rappel des faits

Hicham Diop avait agressé deux policiers à Schaerbeek le 5 octobre 2016, les frappant avec un couteau. Les agents avaient été admis à l'hôpital mais avaient pu le quitter le soir même. Peu après l'agression, une autre patrouille de police était intervenue. Hicham Diop avait assommé un des policiers et lui avait volé sa matraque. Un autre agent lui avait alors tiré dans la jambe. Malgré cette blessure, cinq agents supplémentaires avaient dû intervenir pour maîtriser l'agresseur. Selon les avocats d'Hicham Diop, son acte est à mettre en relation avec des faits remontant à 2011, lorsqu'il avait été renversé par un véhicule de la police fédérale, mais aussi avec le décès tragique de sa fille ainsi qu'avec une surconsommation de médicaments.

Ce vendredi, La cour d'appel de Bruxelles a condamné Hicham Diop à une peine de 15 ans de prison pour avoir tenté de tuer les deux policiers. La cour n'a pas retenu la circonstance aggravante de terrorisme. 

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