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Jejoen Bontinck a combattu en Syrie mais va témoigner contre Sharia4Belgium et Belkacem

Dans le procès pour terrorisme qui s'est ouvert à Anvers, le leader de Sharia4Belgium, Fouad Belkacem, est soupçonné d'avoir incité des jeunes Belges à participer au djihad. L'acteur clé de ce procès est le jeune Jejoen Bontinck, à la fois accusé et victime dans cette affaire. Il accuse Fouad Belkacem de l'avoir incité à aller se battre en Syrie. Un voyage en enfer dont il sera extirpé grâce à l'aide de son père.

Si Jejoen est parti combattre en Syrie, c'est parce qu'il traversait une mauvaise période. Voilà comment le jeune Belge de 19 ans explique son départ aux côtés des djihadistes. Vers 16 ans, il rencontre une jeune Marocaine qui le met sur la voie de l'Islam. Puis, il croise la route de Fouad Belkacem et de Sharia4Belgium.

Pour son père, Dimitri Bontinck, il est clair que Fouad Belkacem est coupable d'avoir enrôlé des jeunes gens afin de les envoyer combattre en Syrie. Il réclame l'acquittement de son fils, "qui ne serait jamais parti sans Sharia4Belgium", a-t-il insisté.  


Si Jejoen est parti, c'est parce qu'il a été "endoctriné"

A l'époque, les réunions s'enchaînent avant le grand départ en février 2013, le résultat d'un endoctrinement dit Jejoen. Dès avril 2013, l'avocat de la famille dépose plainte. "Il y a des personnes qui ont payé les billets d'avions et tout le reste. C'est une organisation qui a arrangé les voyages en Syrie et, nous pensons que c'est un acte illégal", indique Kris Luyckx, avocat de la famille Bontinck.

Son père Dimitri est en colère contre la justice. "Nous n'avons pas peur non. Mais c'est aussi la faute du ministère public si on en arrive là. Ils avaient des preuves des mouvements de mon fils en Belgique, aux Pays-Bas et dans d'autres pays. Donc c'est aussi la faute de la Justice de ne pas avoir pas arrêté mon fils à temps."


Soupçonné d'être un espion, Jejoen est emprisonné "avec Foley"

Jejoen passera huit mois en Syrie. Il y prendra les armes. Son père remue ciel et terre pour le retrouver, se rendant à deux reprises sur place. Il passe ses jours à scruter les vidéos dans l'espoir de voir son fils.

Au même moment, Jejoen est soupçonné par les djihadistes d'être un espion. Il est alors emprisonné. Il dit avoir partagé sa cellule avec l'Américain James Foley, décapité il y a quelques semaines. "Jejoen a beaucoup appris de James il a été très touché par sa mort. C'était devenu un ami", indique son père, Dimitri Bontinck.


Jejoen est régulièrement menacé de mort, selon son père

Il y a un an, Jejoen Bontick parvient à prendre contact avec son père, qui le ramène en Belgique. Quelques jours plus tard, il est arrêté par la police dans l'appartement de sa mère à Anvers.

Selon Dimitri Bontinck, son fils reçoit encore régulièrement des menaces, notamment de mort. Il en tient le ministère public pour responsable. "Les témoignages de Jejoen ont été utilisés pour poursuivre d'autres personnes. A l'étranger, il aurait déjà reçu une autre identité."

Le monde politique, aussi responsable

M. Bontinck s'en est aussi pris au monde politique, qu'il accuse de ne pas faire le nécessaire pour empêcher que des jeunes partent combattre en Syrie. "Des mineurs pénètrent encore sur le territoire syrien en ce moment. Il faut davantage de prévention et de contrôles dans les aéroports. Les politiques doivent prendre leurs responsabilités".

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