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Julie retrouvée morte à Anvers: voici le casier judiciaire complet de Steve B., le meurtrier présumé

Steve B., qui est suspecté d'avoir assassiné la jeune Julie Van Espen, a été condamné le 30 juin 2017 à quatre ans de prison pour le viol de son ex-petite amie. Son arrestation immédiate n'avait alors pas été ordonnée. Le trentenaire avait aussitôt interjeté appel et été laissé en liberté dans l'attente de son procès devant la cour d'appel.

Le corps de Julie Van Espen, une étudiante de 23 ans disparue depuis samedi soir à Anvers alors qu'elle avait rendez-vous avec des amies en ville, a été retrouvé lundi dans le canal Albert.

Steve B., meurtrier présumé, a reconnu être le responsable des faits et a été placé sous mandat d'arrêt par un juge d'instruction, a indiqué mardi midi le parquet d'Anvers. Il comparaîtra vendredi devant la chambre du conseil.

Mais ce fait divers tragique est d'ores et déjà source d'une polémique qui ternit le visage de la Justice belge. Pour cause: Steve B. est récidiviste et avait été condamné à 4 ans de prison en juin 2017. De nombreuses personnes s'interrogent donc: que faisait-il en liberté ? D'autant que son casier judiciaire, qui nous a été transmis par le cabinet du ministre de la Justice Koen Geens, est bien rempli.

Voici les faits pour lesquels il a été condamné:

En 1998: garde à vue pour vol et vol violent (durée non dévoilée)

En 2000: garde à vue pour vol (durée non dévoilée)

Du 9/4/2001 au 1/4/2002, donc presque un an, exécution de la peine d'emprisonnement pour vol, tentative de vol avec cambriolage et délit de fuite.

Du 6/5/2002 au 25/09/2003: 1 an et 4 mois de détention pour condamnation à 2 ans de condamnation pour vols, vols avec cambriolage et délit de fuite. Il a été libéré sous conditions le 30/8/2003 (après avoir purgé 1 an et 4 mois sur 2 ans).

Du 17/03/2004 au 22/12/2008: presque 5 ans de prison pour l'exécution complète de la peine / exécution de toutes les condamnationset ceci pour des faits de vol, vol avec cambriolage, vol à l’étranger, et viol. Pour le viol, il avait effectivement été condamné à une peine de trente mois par le tribunal correctionnel d’Anvers le 26/10/2004.

Du 11/07/2016 au 27/01/2017: détention pour vol avec violence et viol (les faits se sont produits simultanément sur l'ex-partenaire). Le tribunal correctionnel d'Anvers a rendu son arrêt le 30/06/17: 4 ans et aucune arrestation immédiate. Il y a eu un appel contre cela et la séance d'ouverture a eu lieu le 9/5/18. Puis les périodes de conclusion ont été fixées au 28/11/18. Entre-temps, l’affaire a été reportée à une date indéterminée. Puis a date du 06/05/2019 a été fixée pour traiter l'affaire.

La décision de la salle du Conseil concernant la liberté dans les conditions du 27/01/2017 contenait les conditions suivantes:

  • Immédiatement, inscrivez-vous le 30/1/2017 auprès de l'assistant de justice sous la supervision duquel il est placé et suivez les directives de cet assistant de justice;
  • Recherchez avec l'assistant judiciaire une thérapie adaptée à vos problèmes psychologiques, présentez les certificats de cette maladie à intervalles réguliers et arrêtez cette thérapie uniquement avec l'accord du thérapeute;
  • Interdiction absolue de tout contact avec la victime.

Il s'y est conformé (aucun incident n'a été signalé).


Koen Geens ne se sent pas "politiquement responsable"

"J'ose penser qu'un juge, dans des circonstances telles que celles-là, aurait pu en arriver à une autre décision, mais je fais mieux de ne pas l'expliquer, en tant que ministre de la Justice", a affirmé mardi soir le ministre Koen Geens sur le plateau de l'émission "Terzake", de la chaîne télévisée flamande Canvas. Sur le plateau de la chaîne commerciale VTM, M. Geens avait auparavant indiqué qu'il ne se sentait pas politiquement responsable de la décision prise par un juge.

Le trentenaire a été laissé en liberté dans l'attente de son procès devant la cour d'appel. Selon le tribunal, son arrestation n'avait pas été ordonnée car il n'y avait pas d'indication qu'il tenterait d'échapper à l'exécution de la peine. Koen Geens n'a pas souhaité s'exprimer à propos de cette décision, mais au cours de l'émission Terzake, il a tout de même affirmé qu'une arrestation immédiate n'aurait pas été "si mauvaise".


Vers une modification de la loi ?

Le ministre de la Justice s'est dit ouvert à une modification de la loi pour faire en sorte que la récidive puisse être ajoutée comme facteur favorable à une arrestation avant une audience en appel.

Le fait que le procès en appel se fasse attendre aussi longtemps est attribué, entre autres, à un problème d'effectifs par la cour d'appel d'Anvers. La priorité est donnée au traitement d'affaires dans lesquelles la personne suspecte est en détention provisoire. "Une cour s'organise et fixe elle-même les priorités. Un ministre peut y faire très peu de choses", a ajouté Koen Geens. "Nous sommes collectivement responsables de la situation de notre pays, mais je pense qu'en tant que ministre de la Justice, je ne dois pas tout le temps prendre la défense de la magistrature", a encore dit Koen Geens.

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