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La plainte de Sudpresse contre Nordpresse jugée non fondée

(Belga) Le tribunal de Bruxelles a statué comme non fondée la plainte initiée par Sudpresse à l'encontre du site satirique Nordpresse. Depuis début 2016, un article polémique était au centre d'un conflit judiciaire.

Cette procédure judiciaire a été engagée voici plus d'un an par un journaliste du groupe Sudpresse. En mai 2016, celui-ci a publié dans ce quotidien francophone un article intitulé "781.887 musulmans vivent en Belgique: découvrez la carte, commune par commune". L'article se basait sur des données émises à partir d'études de la KUL et de l'UCL. La carte interactive proposée avait quant à elle été établie par le quotidien flamand De Standaard. Le jour même, le site parodique Nordpresse publie sur son site et sa page Facebook un article-réponse au titre provocateur: "Découvrez la carte de la ville où habite le journaliste qui a écrit cet article pour Sudpresse". Un excrément est placé sur une carte de la région namuroise. Très vite, les réseaux sociaux s'enflamment et la Une de Sudpresse est qualifiée de raciste. Le Conseil de déontologie journalistique est saisi de cette affaire. Ce dernier estimera, en juillet 2017, la plainte non fondée, concluant que: "la présentation dans l'article n'avait rien de stigmatisant". Le Conseil a également relevé que l'usage dévoyé que pouvait en faire une minorité relevait d'une responsabilité autre que celle du média et du journaliste. À la suite de l'article satirique, le journaliste de Sudpresse porte plainte contre Vincent Herregat, alias Vincent Flibustier. Il se considère préjudicié après des attaques successives sur le net. Il exige du rédacteur en chef de Nordpresse des dédommagements et intérêts à hauteur de 15.000 euros. L'affaire est portée devant le tribunal de première instance de Bruxelles. Avant et pendant les audiences, Vincent Flibustier ne cesse de faire la publicité de son procès, invitant ses lecteurs à se rendre au tribunal. "Ce n'est pas une attaque contre une personne", explique-t-il, "mais contre un système médiatique que je dénonce à travers Nordpresse". Dans son jugement rendu le 1er décembre 2017, le tribunal qualifie la plainte d'irrecevable. Pour l'avocat de Nordpresse, Jacques Englebert, "ce procès alimentera probablement la jurisprudence du droit de la presse". Considérée comme presse satirique, la société Nordpresse jouit des droits qui lui sont associés. Toutefois, en cas de véritable info, le site est qualifié de journalistique. Ce qui le limite au cadre des lois régissant la liberté d'expression et qui, dans ce cas, n'ont pas été jugées transgressées. Contactés par l'agence Belga, les avocats de Sudpresse ainsi que ses responsables de rédaction n'ont pas désiré commenter cette affaire. Ils comptent faire le point sur ce dossier dans les prochains jours et se réservent le droit de faire appel. (Belga)

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