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Le fléau des vols dans les camions aux aires de repos: "C'est de pire en pire, les chauffeurs craignent pour leur sécurité"

Une organisation criminelle comparaît dès aujourd'hui devant le tribunal de Mons. En tout, 24 personnes sont poursuivies, suspectées d'avoir commis près de 400 vols dans des camions stationnés sur des aires de repos. La bande sévissait de Tournai à Liège. Les vols sur les aires de repos sont le lot quotidien de bon nombre de chauffeurs en Wallonie.

Une vaste organisation criminelle qui sévissait le long de la dorsale wallonne est jugée à partir d'aujourd'hui au tribunal de Mons. Sur le banc des prévenus, 24 personnes sont suspectées d'avoir commis près de 400 vols dans des camions sur des aires de repos.

L'an dernier, 862 faits de ce genre ont été enregistrés. La province du Hainaut est particulièrement touchée, avec plus de 340 vols dans des camions l'an dernier dans cette zone.

Didier Michel est le patron d'une entreprise comptant 220 camions basée à la jonction des autoroutes E19 et E42, près de La Louvière. Il a été victime de vol encore tout récemment sur des aires de repos. "Les gangs organisés sont pour le moment un très grave problème", témoigne-t-il. "Depuis certainement 7 à 8 mois, ça ne cesse de progresser. C'est de pire en pire : les chauffeurs craignent pour leur propre sécurité. Les marchandises, on peut les remplacer, mais pas les hommes."

Une priorité parmi d'autres, pour la police

La présence policière est-elle suffisante sur les aires de repos ? Selon Eric Vanderelst, premier commissaire de la police de la route du Hainaut, quatre équipes sont mobilisées pour faire des rondes durant la nuit. "Ils ont des parcours presque obligatoires dans chaque parking", précise le commissaire. "Mais le nombre de parkings est important."

Les vols dans les camions, eux, ne sont qu'une des priorités policières. "Avec toutes les problématiques d'accidentologie, avec la problématique des transmigrants sur certains parkings autoroutiers frontaliers, le vol cargo arrive à un niveau égal, où pour nous ce sont des missions qui sont exécutées en parallèle."

Et les malfaiteurs sont prêts à tout : "Certains n'hésitent pas à tirer le frein à main en plein milieu des trois bandes en sautant du véhicule en marche", poursuit le commissaire. "Voilà le niveau de risque auquel ils sont capables d'aller."

Chaque année, 8 milliards d'euros de marchandises sont volés selon Europol.

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