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Le frère de Bilal Hadfi, kamikaze des attentats de Paris, détenu comme un présumé terroriste: "Personne ne choisit ses frères et sœurs"

Belkacem Hadfi est le frère de Bilal Hadfi, l'un des kamikazes du Stade de France. Cet homme de 33 ans a été arrêté pour des faits de stupéfiants en début de semaine. Mais son incarcération pose question : il est détenu sous le même régime qu'un présumé terroriste. L'administration pénitentiaire défend sa position. Cette information exclusive est signée Benjamin Samyn et Xavier Preyat pour le RTLINFO 19H.

Maître de Vlaemynck est l’avocat de Belkacem Hadfi. Il consulte le document que le Service public fédéral justice lui a transmis : il explique la raison pour laquelle son client est placé en régime d’isolement, à l’instar des terroristes présumés, alors qu’il a été condamné pour des faits liés à un dossier de stupéfiants. "Le frère de l’intéressé est décédé dans le cadre d’une entreprise terroriste à Paris en novembre 2015. Vu les circonstances, la répercussion médiatique et sociétale, la gravité des faits commis par son frère, il y a eu lieu de séparer l’intéressé de la population détenue".


"On ne fait pas de la justice collective"

"Ça ne va pas, on ne fait pas de la justice collective, c’est de la justice individuelle, et on ne peut pas être sanctionné plus durement parce qu'un membre de votre famille a été commettre ce type d’acte", explique-t-il à notre journaliste.

Le pédigrée de la famille de Belkacem Hadfi joue forcément en sa défaveur : son frère est l’un des kamikazes de Paris, son oncle est actuellement placé sous mandat d’arrêt, suspecté d’avoir voulu rejoindre son fils en Syrie.


"La loi nous autorise à prendre des mesures préventives"

Du côté de l’administration, on explique qu’il s’agit de mesures préventives. "Ce sont des dossiers individuels qui sont examinés au niveau individuel, mais la loi nous autorise bien évidemment de prendre des mesures de sécurité par rapport au détenu lorsque nous l’estimons nécessaire", explique Laurent Sempot, porte-parole de la direction générale des établissements pénitentiaires.

"Personne ne choisit ses frères et sœurs, personne ne choisit ses parents, et vous n’êtes pas responsable que votre frère se soit retrouvé dans les attentats terroristes de Paris", ajoute l'avocat.

Pour prendre sa décision, la direction de la prison de Forest a-t-elle obtenu d’autres renseignements faisant état de signes de radicalisation ou d’éventuels contacts avec le milieu djihadiste ? Aucun commentaire n’a été fait par l’administration pénitentiaire.

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