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A Byron Bay, des habitants organisent des battues pour retrouver Théo Hayez: "Une communauté qui prend soin les uns des autres"

Alors que la police a mis fin aux recherches physiques pour le Belge Théo Hayez porté disparu en Australie, le maire de la ville de Byron Bay, où le jeune homme a été vu pour la dernière fois, explique que la communauté de cette petite station balnéaire est très "soudée dans l'adversité". La mobilisation extraordinaire des résidents pour retrouver le voyageur au cours du mois passé en témoigne, estime-t-il.

Byron Bay est "une magnifique communauté dans un endroit superbe", explique Simon Richardson au sujet de sa ville côtière, nichée dans une végétation tropicale luxuriante, qui compte à peine 10.000 habitants mais reçoit la visite de plus de deux millions de touristes par an.

"Byron Bay est une destination réputée pour les voyageurs sac au dos depuis des décennies", explique-t-il, "mais c'est resté une très petite ville qui a largement résisté au développement massif et au mercantilisme. C'est ce qui attire autant les touristes : ce contact avec la nature et les gens, dans un esprit qui est fidèle à celui des années 90", lorsque la ville a commencé à gagner en popularité, décrit le maire écologiste. La disparition d'un jeune voyageur de 18 ans vient dès lors bousculer l'atmosphère paisible et décontractée de la bourgade particulièrement prisée par les surfeurs.

Dans la région, "des personnes ont déjà été portées disparues bien entendu, comme cela arrive partout dans le monde, mais rien d'aussi inquiétant n'est arrivé par le passé", déclare le maire. Il reconnait que l'environnement du littoral peut-être imprévisible, alors que la région, restée sauvage, est truffée de végétation dense, de falaises, de pics rocheux et de zones non éclairées.


Une remarquable solidarité

Au fil de longues plages ou dans les plus petites criques, les marées peuvent aussi générer des houles imprévisibles, relève-t-il. Il rappelle dès lors qu'il est recommandé aux touristes d'explorer la région en groupe, en suivant les chemins balisés, et d'être d'autant plus prudent si on est mauvais nageur ou intoxiqué.

"Les résidents locaux sont plus familiers de tels dangers, mais ne sont pas pour autant à l'abri d'accidents", assure toutefois M. Richardson. "Cela peut arriver à chacun d'entre nous".

Les habitants de Byron Bay ont fait preuve d'une remarquable solidarité pour soutenir les efforts de recherches du jeune Belge porté disparu, avec des battues organisées quotidiennement par les volontaires depuis un mois; des dépôts de nourriture et d'eau pour ces bénévoles; la mise à disposition de logements et de solutions de mobilité pour les proches du jeune homme qui ont fait le déplacement en Australie.

Les avis de disparition sont toujours bien visibles sur la majeure partie des établissements de la ville et la mobilisation est conséquente sur les réseaux sociaux avec de nombreuses suggestions et mots de réconfort formulés au gré des conversations.

"Nous sommes une communauté qui prend soin les uns et des autres", dépeint encore le maire, à propos de la ville côtière, "avec beaucoup de gens qui veulent aider, profitant d'un mode de vie qui permet d'y consacrer du temps". Il souligne encore que ses concitoyens "adorent la côte, la connaissent bien et essaient dès lors d'offrir un coup de main pour essayer de trouver tout ce qu'ils peuvent". Sheri D'Rosario et Noeline Smith, toutes deux mamans, organisent les recherches volontaires depuis un mois. Certaines battues ont rassemblé de la sorte jusqu'à une centaine de personnes.


"Tout le monde veut savoir ce qui s'est passé"

"Si nos enfants étaient à l'étranger, j'aime penser que quelqu'un chercherait après eux s'ils venaient à disparaitre. En tant que parent, on aide les autres", explique Noeline, retraitée. "Cela ne me semblerait pas correct de rester à la maison, sur le divan à regarder la télévision ou lire un livre, quand un enfant manque à l'appel. J'ai besoin d'être ici", explique sa collaboratrice.

"C'est quelque chose dont on ne peut pas se détourner. Les gens ne peuvent pas juste disparaitre comme ça", assure encore Noeline, "particulièrement dans une petite ville comme celle-ci qui est normalement un endroit très sûr. Tout le monde veut savoir ce qui s'est passé car on espère que ce n'est pas quelque chose de sinistre", renchérit Sheri D'Rosario.

Elles notent les liens étroits qui se sont aussi créés au fil des recherches entre les volontaires les plus engagés, "grâce à Théo" en quelque sorte, pointent-elles. Le Belge de 18 ans voyageait sac au dos en Australie depuis fin 2018. Il a été aperçu pour la dernière fois le 31 mai à Byron Bay au sortir d'une petite boite de nuit peu avant minuit. Il n'a jamais réintégré sa chambre dans l'auberge de jeunesse située deux kilomètres plus loin face à la plage.

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