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Le papa de Laurent, tué par Amrani il y a 10 ans, veut des réponses: "Pourquoi cet individu était-il en liberté avec un tel arsenal?"

Nous célébrons ce lundi 13 décembre le triste anniversaire de la fusillade sur la place Saint-Lambert à Liège, le 13 décembre 2011, lors de laquelle 5 personnes avaient perdu la vie. Le procès au civil n'est toujours pas terminé, au grand dam des familles des victimes qui attaquent l’Etat belge.

Les familles des victimes se battent toujours pour que justice soit rendue dans ce procès. Elles mettent en cause la responsabilité de l'Etat belge, estimant que l'assaillant, Nordine Amrani, n'aurait pas dû être libéré sous conditions. Parmi elle, le papa de Laurent, décédé ce 13 décembre 2011. Thierry Kremer et son épouse attendent depuis 10 ans... "10 ans, c’est long. Notre douleur est toujours intacte. Malheureusement on a dû s’adapter à une nouvelle vie, une vie avec une absence qui nous pèse. Et alors il y a deux côtés : le côté affectif et le côté un peu plus terre à terre où on est sur cette interrogation : pourquoi cet individu était-il en liberté avec un tel arsenal? Ce sont encore des questions auxquelles on ne peut pas répondre et nous on ne peut pas accepter de se limiter au terme "fatalité". Ce n’est pas une fatalité que notre fils soit décédé suite à une fusillade. Alors chercher un responsable c’est très difficile, mais on ne peut pas laisser les choses ainsi. Ce n’est pas la faute à pas de chance ce qui est arrivé", a-t-il témoigné au micro de Justine Pons.

La légèreté de la libération conditionnelle d'un multirécidiviste non surveillé au coeur du dossier

La question que l'on se pose ce matin, c'est donc de savoir où en est le procès ? Il n'est toujours pas terminé. L'audience consacrée aux plaidoiries a été fixée par le tribunal civil de Liège au 15 février 2022. Elle est issue d'un long parcours judiciaire. La première partie des débats a été consacrée à trancher si les victimes avaient le droit de mettre en cause la responsabilité de l'Etat belge dans la libération de Nordine Amrani. Cela avait abouti devant la Cour constitutionnelle, qui avait suivi l'argumentaire des victimes. Plusieurs familles de victimes estiment que la libération conditionnelle de Nordine Amrani a été accordée trop tôt et dans de mauvaises conditions, selon Me Alexandre Wilmotte, qui les défend. Le contrôle du suivi des conditions aurait été lacunaire ou inexistant, aucune des conditions posées n'ayant été respectée. La Cour constitutionnelle a estimé qu'un tiers qui estime avoir subi un dommage après la décision du tribunal de l'application des peines ou de son application pouvait mettre en cause la responsabilité de l'État.

Convocation pour faits de moeurs le matin, tuerie à midi

Né à Ixelles le 15 novembre 1978, Nordine Amrani avait un lourd passé judiciaire. Il a été condamné en 1994 pour des vols par le tribunal de la jeunesse. En 2001, il a également été condamné pour vols, rébellion et des infractions en matière de roulage. En 2003, pour des coups et blessures, ainsi que pour le viol sur une personne handicapée mentale. En 2009, il a cette fois été condamné par la cour d'appel de Liège pour trafic de stupéfiants. En octobre 2010, il avait bénéficié d'une liberté conditionnelle. Il avait ensuite suivi une formation en métrologie, comme opérateur machine. Le 13 décembre 2011, il avait été convoqué par la brigade judiciaire pour des faits de moeurs mais ne s'était jamais rendu à son rendez-vous. À 12h30, il a ouvert le feu depuis la plateforme surplombant la place Saint-Lambert, avec un fusil d'assaut et des grenades. Cinq personnes ont été tuées et une centaine blessées. La veille, il avait également tué son aide-ménagère.

Ce lundi, des fleurs seront déposées devant la stèle commémorative. L'hommage se terminera par l'hymne belge la Brabançonne.

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