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Le procès du tueur en série Malinois se poursuit: une ex petite-amie raconte comment il s'est introduit chez elle via une fenêtre

Une des ex-petites amies de Renaud Hardy, le Malinois de 55 ans qui doit répondre de deux assassinats, deux tentatives d'assassinat et de viol avec torture, a témoigné lundi devant la cour d'assises de Tongres. Elle a entretenu une relation avec l'accusé en 1994 et 1995. Alors qu'ils avaient rompu, M. Hardy s'est un jour retrouvé dans sa chambre à coucher, alors qu'elle était au lit avec son nouveau compagnon. Selon la dame, Renaud Hardy s'était introduit chez elle via une fenêtre située sur le toit. Son comportement singulier a fortement marqué son ex-compagne.


"Il disait être désespéré"

Les mois suivants, l'accusé est apparu à plusieurs reprises de manière impromptue dans son existence. "J'ai même cherché de l'aide professionnelle", a-t-elle expliqué. "Il disait être désespéré", a précisé la femme. "Il était très confus. Mon ami est calmement sorti avec lui. J'angoissais, car il apparaissait partout. Cela a duré des mois. Il m'a même parfois poursuivie", a-t-elle relaté. Renaud Hardy est même devenu le nouveau locataire de son appartement, après qu'elle a acheté une maison avec son partenaire. Après plusieurs questions du président, on ignorait toujours comment l'accusé avait pénétré dans l'habitation. Il est possible qu'il disposait d'une clé, car il effectuait des petits travaux pour le compte du propriétaire.


"Ce qui était acceptable et ce qui ne l'était pas n'était pas très clair dans notre relation"

L'avocat Jef Vermassen a voulu savoir comment l'accusé se sentait vis-à-vis de ce harcèlement. "Mes vêtements étaient toujours dans l'appartement", a-t-il répondu. "Ce n'était pas la nuit, il devait être 8h45. J'ai débord sonné pour dire que je voulais un peu discuter. J'ignorais qu'il y avait quelqu'un d'autre. C'était impossible de rentrer par la fenêtre. Y avait-il des traces d'effraction? Je ne le pense pas. A cette époque, ce qui était acceptable et ce qui ne l'était pas n'était pas très clair dans notre relation. Ce n'était pas précisément tracé." La témoin a ainsi qualifié leurs rapports comme amicaux "avec des bénéfices".

L'accusé a cependant tenté de déplacer les frontières de cette relation, en surgissant à son appartement plus souvent que convenu. Renaud Hardy ne lui a jamais présenté d'exigences de nature sexuelles.


"Je les ai entendus parler d'orgies"

La dame affirme qu'elle avait de plus en plus de problèmes quant à la manière avec laquelle il regardait les femmes. "Je les ai entendus parler au loin avec François (un ami de l'accusé qui a témoigné la semaine passée, ndlr.) d'orgies, mais je leur ai fait comprendre que je ne voulais pas être impliquée là dedans. Ils disaient combien c'est amusant de faire ramper des jeunes femmes au bout d'une laisse et de les humilier. Ils y trouvaient du plaisir. Je n'étais pas d'accord. D'après leurs récits, je comprenais qu'ils l'avaient vraiment fait", explique son ex-petite amie, qui qualifie Hardy de vaniteux. "Il était suffisant. Il aimait bien étaler ce qu'il avait et se retrouver au milieu d'intellectuels, même s'il n'avait aucun diplôme."

L'homme de 55 ans doit répondre de deux assassinats, deux tentatives d'assassinat et de viol avec torture. Son procès a débuté lundi devant la cour d'assises de Tongres. Le jury est composé de cinq femmes et sept hommes.

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