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Le témoignage terrifiant d'une infirmière de 52 ans agressée par Jérémy Pierson: "Je me suis vue mourir"

Le procès de Jérémy Pierson, poursuivi devant les assises de Luxembourg pour l'enlèvement, la séquestration, le viol, et l'assassinat de Béatrice Berlaimont, a repris lundi. L'audience s'est ouverte sur le témoignage de l'automobiliste agressée par l'accusé à Saint-Avold.

Infirmière de 52 ans, la dame agressée par Jérémy Pierson le matin même de son arrestation débute son témoignage en demandant à ne pas être interrompue. Elle explique comment, le 9 décembre 2014, Pierson s'est introduit dans sa voiture alors qu'elle faisait l'appoint de son liquide lave-glace.


"J'ai hurlé, hurlé"

"Je me suis assise au volant. J'allais actionner le moteur et mettre ma ceinture quand, subitement, j'ai entendu une voix dans mon dos qui m'intimait un ordre en français", explique-t-elle. "J'ai vu une masse sombre. J'ai d'abord cru que c'était ma fille qui me faisait une plaisanterie. Je me suis retournée et j'ai vu un individu avec un passe montagne noir et un couteau. En un millième de seconde, j'ai analysé la situation. Ce qui m'a sauvée, c'est que je n'ai pas eu le temps de mettre ma ceinture. Je me suis couchée sur le siège. S'en est suivi une lutte acharnée. Cet individu était extrêmement violent. Il a essayé de me donner des coups de couteau avec acharnement. J'ai hurlé, hurlé."

La dame explique avoir ressenti "un sentiment d'horreur, une peur terrible" tandis qu'elle se débattait pour parer les coups de son agresseur. "Je me suis vue mourir. C'est un sentiment terrifiant. J'ai pensé à mes deux filles, ça m'a donné du courage. Il fallait que je fasse du bruit. J'ai klaxonné, klaxonné."


"Il m'a dit 'On se reverra'"

Jérémy Pierson finira par prendre la fuite face à la résistance opposée par sa victime. "En s'éloignant, il s'est retourné et m'a dit 'On se reverra'", poursuit la dame, qui s'adresse alors à son bourreau assis sur le banc des accusés. "Le jour est arrivé. On se revoit." Plus de trois ans après son agression, la quinquagénaire conserve des séquelles psychologiques de son agression. "Je ne suis plus la même personne. Pendant longtemps, j'ai éprouvé un sentiment de culpabilité et de honte. J'ai repensé aux autres victimes. Ce qu'ont vécu Béatrice et Sauvane est insupportable. Je suis venue pour elles. Aujourd'hui, je veux que mon agresseur me voie debout car il a perdu. Parce que j'ai réussi à le faire fuir. Peut-être a-t-il fallu qu'il tombe sur un os pour que toute cette horreur puisse s'arrêter, pour qu'il puisse être arrêté et jugé. J'essaie de m'accrocher en me disant que c'est peut-être moi."

Les propos qu'elle tient à l'égard de Pierson sont sans équivoque. "Malgré son look de garçon bien rangé, c'est un individu impitoyable qui s'acharne sur ses victimes. Dans un pays non civilisé, une telle barbarie mériterait la crucifixion."

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