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Les deux fillettes dont la mère djihadiste est emprisonnée en Turquie sont arrivées en Belgique

Deux fillettes, nées en Syrie d'une djihadiste belge actuellement emprisonnée en Turquie et au coeur d'un bras de fer judiciaire, sont arrivées lundi en Belgique, a-t-on appris auprès du ministère belge des Affaires étrangères.

Le 19 décembre, un juge des référés du tribunal néerlandophone de Bruxelles a ordonné à l'Etat belge de fournir des documents aux deux fillettes leur permettant d'effectuer le voyage sous la garde d'adultes de la famille, en l'occurrence leur grand-mère.

Le gouvernement belge a fait appel de cette décision, mais il a accepté de délivrer des documents de voyage aux deux enfants. Cette délivrance est "indépendante du résultat de la procédure en appel", a-t-il fait valoir.

Favorable sur le principe au retour des jeunes enfants de ressortissants belges partis combattre aux côtés de l'organisation Etat islamique (EI), le gouvernement conteste dans ce cas précis la nationalité et la filiation des deux fillettes.

Les enfants "sont arrivées aujourd'hui", a indiqué le ministère.


Rappel de l'affaire

Les deux fillettes de 2 et 4 ans, nées en Syrie, se sont retrouvées au coeur d'un imbroglio administratif quand leur mère a été arrêtée par les autorités turques en janvier 2018, peu après sa fuite de Syrie. Cette dernière a ensuite été condamnée en avril à 10 ans de prison par un tribunal turc pour avoir été affiliée à l'EI.

Privées de père (mort en zone de combats), sans acte de naissance belge ni preuve de la filiation avec la mère, les fillettes n'avaient pas pu initialement obtenir les papiers leur permettant de rentrer en Belgique avec des proches venus les prendre en charge en Turquie. L'affaire a alors été portée devant la justice belge par la famille.

Dans un autre dossier soumis au même juge, l'Etat belge a été condamné le 26 décembre à rapatrier six enfants belges ou présumés belges nés de deux femmes jihadistes belges actuellement retenues avec eux dans un camp syrien sous contrôle kurde, à Al-Hol.

Le juge a spécifié dans son arrêt que ces enfants -- âgés de quelques mois à 6 ans -- ne devaient pas être séparés de leur mère, conformément au droit international, ce qui a conduit l'Etat belge à contester la décision. Ces deux femmes de 25 et 26 ans ont été condamnées par défaut en mars 2018 par un tribunal belge à cinq ans de prison pour terrorisme.

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