Accueil Actu

Les viols collectifs impliquent souvent des mineurs: "Dans la majorité des cas, il y a un lien préalable"

Une affaire de viol collectif se retrouve devant le tribunal correctionnel de Liège, ce vendredi. La victime était âgée de 16 ans. A l'époque, les faits s'étaient déroulés à Chaudfontaine, lors d'une soirée entre amis. C'était, il y a moins d'un an. La plupart des agresseurs, étaient mineurs.

Une affaire de viol collectif passe devant le tribunal correctionnel de Liège ce vendredi. Une jeune fille de 16 ans a été victime d'un viol collectif dans la nuit du 30 au 31 mars 2019 à Chaudfontaine (province de Liège). Les faits se sont déroulés lors d'une soirée organisée chez un mineur de 13 ans. 7 auteurs sont impliqués mais seuls deux étaient majeurs, les 5 autres avaient entre 13 et 17 ans. La jeune fille était inconsciente, elle avait été contrainte à consommer de l'alcool et des produits stupéfiants. Son calvaire avait duré plus de 3h.

Seuls les majeurs ont comparus devant le tribunal correctionnel. Le parquet a requis 7 ans de prison contre les deux majeurs. Par ailleurs, l'avis d'un service spécialisé dans le traitement des délinquants sexuels a été sollicité pour éclairer le tribunal avant qu'il ne rende son jugement. L'affaire est donc réexaminée ce vendredi sur base du rapport dressé par un psychiatre.

Dans la plupart des cas, les mineurs délinquants sexuels s'attaqueront à des victimes qu'ils connaissent. "Dans la majorité des cas, il y a un lien préalable. Ça peut être dans la famille, dans la famille recomposée, dans le voisinage ou dans le cadre scolaire", nous a expliqué Fabienne Glovacz, psychologue et professeur à l'Université de Liège. "Lorsque la victime n'est pas connue du tout, c'est considéré comme étant un facteur de risque assez important, ça va entrer dans l'évaluation qu'on va faire du mineur, car là, il y a peut-être une problématique aggravée".

En Belgique, en moyenne, 235 viols collectifs sont dénoncés chaque année (moyenne sur 10 ans des chiffres de la police fédérale). Selon les chiffres de 2018, dans 40% des cas, au moins un mineur était impliqué comme auteur.

Les mineurs "délinquants sexuels" peuvent être très jeunes et tout juste entrer dans l'adolescence. Ils ont en moyenne 14 ans. Ils sont issus de tous les milieux socio-culturels. Ce sont souvent des personnes introverties, en souffrance et présentant des difficultés à établir un contact social.

Pour la prise en charge de ces délinquants mineurs (elle est essentielle pour éviter les récidives), une expertise est généralement demandée par le juge de la jeunesse. Elle peut se composer d'une dizaine de séances, durant plusieurs mois, avec des entretiens cliniques et des tests psychologiques. L'expertise peut ensuite être complétée par des traitements en groupe. Ces séances sont destinées à faire prendre conscience des faits aux délinquants, mais aussi à développer leur empathie et à gérer leur agressivité.

À lire aussi

Sélectionné pour vous