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Meurtre ou suicide assisté? Un ancien infirmier jugé pour avoir empoisonné son amie

Ce jeudi, commencent les débats devant la cour d'assises de Bruxelles dans le cadre du procès de Patrick Tips. Cet ancien infirmier en soins palliatifs est accusé d'avoir empoisonné de sa nouvelle amie, Sarah Estermann. Pour sa défense, il explique que les nouveaux amants voulaient mourir ensemble.

C'est un procès sur fond de grande détresse qui s'ouvre devant les assises du Bruxelles. Un ancien infirmier aux soins palliatifs, dépressif, est accusé d'avoir empoisonné sa nouvelle amie, elle aussi dépressive. Les éléments de l'enquête montrent que les nouveaux amants avaient décidé de mourir ensemble mais seul l'un des deux est décédé.

Le 21 juin 2016, dans la chambre de son appartement, Patrick Tips injecte à Sarah Estermann un puissant mélange médicamenteux (morphine, dormicum et valium). Il s'injecte ensuite une partie de ce mélange. Sarah Estermann décède. Patrick Tips est découvert, en train de râler, étendu sur le lit à ses côtés. Patrick Tips est conduit à l'hôpital. Plus tard, il expliquera directement aux enquêteurs que les nouveaux amants souhaitaient mourir ensemble. Dépressifs, ils ne trouvaient plus la force pour continuer à vivre.

Le couple s'était rencontré quelques mois plus tôt dans un hôpital psychiatrique bruxellois. Ils étaient soignés pour dépression.

J'ai décidé de finalement me suicider

Dans la chambre, les enquêteurs ont retrouvé une lettre laissée par Sarah Estermann qui corrobore cette version : "J'ai décidé de finalement me suicider après tant de tentatives au cours des six dernières années. Cette décision que j'ai prise il y a plusieurs mois, n'appartient qu'à moi. J'aurais voulu ne pas être telle que je suis. (...) Je suis extrêmement triste de m'en aller." (extraits). La dépression de Sarah Estermann et ses multiples tentatives de suicide sont attestées par son dossier médical.

La fragilité psychologique et la dépression de l'accusé sont également mentionnées dans son dossier médical : "Le diagnostic d'anxio-dépression est retenu" notait l'expert psychiatre.

Je regrette de ne pas être parti avec elle.

Les experts soulignent que Patrick Tips, infirmier aux soins palliatifs d'un hôpital bruxellois, a un rapport particulier avec la mort à cause de son métier. Sa vocation était d'apprivoiser la mort, de l'adoucir et non de la contourner. Il a expliqué aux experts avoir aidé Sarah Estermann à mourir et il a conscience de l'avoir tuée : "C'est une forme d'aide. Tout est mitigé, je ne sais plus dans quel cadre je suis. (...) Je regrette de ne pas être parti avec elle".

L'accusé a été très rapidement remis en liberté sous conditions. Il comparaîtra d'ailleurs libre à son procès qui devrait durer quatre jours.

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