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Mohamed Abdeslam est convaincu que son frère Salah n'a tué personne: "Il est intelligent, il a rebroussé chemin"

Salah Abdeslam, un suspect-clé des attaques de Paris qui a disparu dans la nature et qui est activement recherché, a sûrement décidé de rebrousser chemin et "ne pas aller au bout de ce qu'il souhaitait faire", a estimé dimanche son frère, Mohamed, dans une interview à la télévision belge.

"C'est plus que mon espoir, c'est ma conviction. Salah est quelqu'un de très intelligent, je pense qu'en dernière minute, Salah a décidé de rebrousser chemin", a affirmé Mohamed Abdeslam, qui a de nouveau appelé son jeune frère à se rendre, lors d'un entretien avec la RTBF. "Nous ne savons pas encore si Salah a tué des gens, s'il était à des lieux précis où les attentats ont eu lieu", a affirmé dimanche Mohamed Abdeslam.

"Il a peut-être vu quelque chose, entendu quelque chose qui n'était pas ce à quoi il s'attendait et a décidé de ne pas aller au bout de ce qu'il souhaitait faire", a ajouté Mohamed Abdeslam. Un autre membre de la fratrie Abdeslam, Brahim, s'est fait exploser dans un restaurant parisien le 13 novembre.


L'avocate d'un homme qui a exfiltré Salah parle de l'ambiance durant le trajet

Salah, 26 ans, qui a joué au minimum un rôle de logisticien dans les attentats de Paris ayant fait 130 morts, reste introuvable neuf jours après. L'homme, qualifié d'"ennemi public numéro un" par la presse belge, était à Paris le vendredi des attentats, aurait ensuite été exfiltré vers la Belgique, selon deux hommes écroués à Bruxelles pour terrorisme, qui disent l'avoir aidé. Selon l'avocate de l'un d'entre eux, durant le trajet, il semblait "extrêmement énervé et peut-être (...) prêt à se faire sauter. Je ne peux pas vous en dire beaucoup plus".

Un homme se présentant comme Salah Abdeslam, 26 ans, Français vivant en Belgique, a été contrôlé le 14 novembre, au lendemain des attaques jihadistes parisiennes, dans une voiture à Cambrai (Nord), en direction de la frontière belge. N'étant pas encore recherché, il avait passé sans encombre ce simple contrôle routier des gendarmes français.

A bord du véhicule, deux autres hommes, Hamza Attou et Mohammed Amri, seront arrêtés un peu plus tard à Molenbeek, quartier populaire de Bruxelles, mais Salah Abdeslam échappe à la police. Inculpés par la justice belge pour "attentat terroriste", Attou et Amri affirment avoir été appelés à la rescousse par leur ami pour qu'ils l'exfiltrent de Paris.


"Mon client a eu fort peur"

Selon Me Couquelet, l'avocate d'Attou, les trois passagers ont "très peu parlé" dans la voiture durant le trajet. "Mais mon client a eu fort peur", a-t-elle assuré. "Mon client ne parle pas d'armes, mon client parle d'une grosse veste" portée par Salah Abdeslam, "peut-être d'une ceinture d'explosifs ou quelque chose comme ça".

L'avocate belge évoque trois contrôles d'identité, mais à chaque fois c'était "je vous donne mon papier, au revoir et merci". "Il paraît" que Salah Abdeslam "était très calme" pendant les contrôles, a ajouté Me Couquelet. "Il y a plusieurs hypothèses à envisager: était-il de la partie, était-il un support logistique, devait-il se faire exploser (...), n'a-t-il pas eu le courage de le faire? On ne sait pas", a-t-elle conclu.


"Le communiqué de l'EI cite le 18e arrondissement... mais il ne s'y est rien passé"

Notre experte en terrorisme a relayé dans l'une de nos éditions une thèse selon laquelle Salah Abdeslam aurait fait marche arrière. "Une hypothèse qui circule, c’est qu’il aurait paniqué au dernier moment, qu’il serait l’homme qui aurait dû commettre un ou des attentats dans le 18e arrondissement de Paris, un arrondissement cité parce qu’il est dans le communiqué de l’Etat islamique qui revendique les attentats. Il parle du 10e et du 11e arrondissement, la place de la République, les terrasses où on a tiré. Il ne s’est rien passé dans le 18e arrondissement", explique Dominique Demoulin.

"On a retrouvé une voiture dans ce 18e arrondissement, voiture qui aurait été conduite par Salah Abdeslam et il semblerait que les deux complices belges qui auraient été arrêtés parleraient d’un homme en état de choc, voire qui aurait sur lui une ceinture explosive, quand ils sont allés le rechercher la nuit des attentats à Paris", ajoute la journaliste.

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