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Mounaïme avait porté plainte pour violence policière il y a un an: le dossier classé sans suite

L'information judiciaire ouverte à la suite de la plainte du jeune Mounaïme, relative à des accusations de violences policières commises en marge de la manifestation Black Lives Matter (BLM) du 7 juin 2020 à Bruxelles, a abouti à un classement sans suite, a indiqué mardi après-midi le parquet de Bruxelles, confirmant une information de la RTBF.

C'est un jeune qui a été frappé de manière totalement inexplicable

Guillaume Lys, l'avocat du jeune homme, annonce son intention de saisir un juge d'instruction, une fois que le classement sans suite lui aura été officiellement communiqué. "Le dossier a été classé sans suite récemment parce que, malgré les nombreuses auditions réalisées durant l'enquête, il n'a pas été possible d'identifier formellement le ou les auteurs des faits", a expliqué la porte-parole du parquet. "On n'a pas la même lecture du dossier", défend Guillaume Lys. "Au début, le parquet avait déclaré vouloir balayer devant sa porte, faire en sorte que les responsables soient trouvés, que le parquet soit exemplaire et dire que la police se doit de l'être aussi... Un an plus tard, on essaie plutôt d'éteindre cette affaire qui a généré beaucoup d'émoi dans la population. C'est un jeune qui a été frappé de manière totalement inexplicable et inexpliquée dans un fourgon par 5 policiers".

Mounaïme, 19 ans au moment des faits, avait témoigné en vidéo, au soir du 7 juin 2020, avec le visage fortement tuméfié.

Il avait déclaré qu'il était allé manger avec un ami à la rôtisserie Herctor Chicken de la porte de Namur à Ixelles et qu'il n'avait pas pris part à la manifestation. Son avocat avance que sa déclaration contenait des premiers éléments de travail pour l'identification des policiers en cause. "A mon sens, les personnes responsables sont identifiées", continue l'avocat. "Maintenant, il y a une différence entre l'identification et la confrontation aux éléments du dossier, qui doit encore arriver. Des avancées ont été faites et la possibilité de les traduire en justice est réelle. C'est maintenant une question de volonté de la part du parquet, non plus d'enquête supplémentaire. Quand on a ces éléments, il faut aller plus loin."

Il déplore que son client soit obligé de se constituer partie civile et de saisir un juge d'instruction pour voir son dossier poursuivi : "La famille va devoir supporter les frais de justice, inhérents à cette constitution de partie civile. C'est un signal aussi différent. On va devoir "quémander" pour que justice soit faite dans son dossier, alors que c'est quelque chose qui aurait dû être fait naturellement dans un Etat de droit".

Ilse Van de keere, la porte-parole de la police de Bruxelles-Ixelles, a précisé que la procédure interne avait été suspendue à l'ouverture de l'information judiciaire, dans l'attente de ses résultats. Le classement sans suite ne lui a pas encore été communiqué.

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