Accueil Actu

Pour Koen Geens, juger Salah Abdeslam aussi vite prouve l'efficacité de la justice belge

Notre journaliste Dominique Demoulin a interrogé le ministre fédéral de la Justice peu avant le début du procès de Salah Abdeslam. L'unique survivant des commandos de Paris est jugé pour sa présumée participation à la fusillade de la rue du Dries, survenue en mars 2016.

Pour Koen Geens (CD&V, chrétiens démocrates flamands), le procès de Salah Abdeslam moins de deux ans après les faits est aussi la preuve de l'efficacité de la justice belge. "Nous avons le plus de terroristes condamnés depuis 2014. Notre parquet fédéral a fait vraiment une œuvre formidable. On espère que ce procès démontre, une fois de plus, que nous sommes à la hauteur des défis qui nous sont imposés par le terrorisme", a confié le ministre de la Justice.

Des propos qui contrastent cependant avec les témoignages de magistrats et de gardiens de prison que nous avons interrogés ces dernières semaines (voir les articles ci-dessous).


210 personnes jugées pour terrorisme incarcérées en Belgique

Depuis 2015, 295 personnes ont été jugées en Belgique pour terrorisme. À ce jour, 210 sont incarcérées mais, pour le ministre de la Justice, l'essentiel n'est pas là. "Le plus important est évidemment la prévention. Toutes les nouvelles technologies qui peuvent être utilisées pour infiltrer, pour observer, pour chercher dans l'informatique de quelqu'un ont été développées avec la plus haute protection juridique possible. Parce qu'il est évident qu'un suspect potentiel reste un homme qui a droit aux droits de l'homme", affirme Koen Geens.


Encore du retard par rapport aux victimes des attentats

Les droits des victimes, en revanche, ont souvent été négligés. Aujourd'hui, le guichet unique recommandé par la commission d'enquête parlementaire n'existe toujours pas. "Nous n'avons pas presté, comment dirais-je… d'une façon formidable par rapport aux victimes. Pour l'instant, ce que j'essaie de terminer, c'est un projet de loi qui va faire en sorte que, à l'avenir, les victimes pourront directement s'adresser, pour être indemnisées dans un premier temps par l'Etat", indique le ministre.

Et pour une fois, Koen Geens aimerait que son idée ne doive jamais être appliquée.

À lire aussi

Sélectionné pour vous