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Procès Nemmouche: l'avocat des parties civiles dénonce la "stratégie de fausses informations" de la défense

Pour terminer sa plaidoirie, jeudi, Me Christophe Marchand a voulu "tordre le cou de manière définitive" à l'acte de défense présenté par les avocats de Mehdi Nemmouche. Pour lui, "rien n'est vrai", tout ce qui est présenté dans cet acte comme preuve de l'innocence de Mehdi Nemmouche au début des débats ne résiste pas à l'exposé des enquêteurs et des experts qui a été fait par la suite.

"On vous dit que l'absence d'ADN de Mehdi Nemmouche sur la porte d'entrée du musée prouve qu'il n'est pas le tueur: c'est faux, ça manque de rigueur! L'expert a expliqué qu'on ne laissait pas forcément son ADN", a exposé Me Marchand.

"Les avocats de Mehdi Nemmouche affirment aussi que l'auteur a nécessairement appuyé sur la détente du revolver. Or, on ne retrouve pas l'ADN de Mehdi Nemmouche dessus. On vous dit que c'est impossible de ne pas laisser son ADN. A nouveau, pour les mêmes raisons, c'est faux", s'est exclamé l'avocat.

"On vous dit aussi que le revolver présentait de graves problèmes de fonctionnement. C'est faux! Les experts en balistique ont conclu qu'il était en parfait état de fonctionnement. Ensuite, concernant l'attitude de Mehdi Nemmouche lors de son arrestation à Marseille, on vous dit qu'il aurait pu s'emparer de la kalachnikov tirant 600 coups par minute. Non, il ne pouvait pas l'atteindre! Les douaniers l'ont expliqué", a poursuivi Me Marchand.

"Pour la photo du tueur, on vous parle d'un scandale d'état. On vous dit que l'image a été truquée, qu'on a enlevé les lunettes et qu'on a reconstruit un visage! C'est faux! Mehdi Nemmouche a été arrêté après la diffusion des images. C'est donc impossible. Il y a aussi la question des journalistes. On vous dit qu'il sont tous rentrés chez eux sains et saufs et que donc il y a un doute sur ce qu'ils ont vécu lorsqu'ils étaient otages en Syrie. On est là dans le négationnisme, on nie qu'ils ont subi des tortures", s'est offusqué le pénaliste.

"On espérait trouver dans cet acte de défense une ébauche d'explication, mais il n'y a rien", a conclu Me Marchand. "On a juste construit une stratégie visant à donner de fausses informations pour communiquer au-delà de vous, jurés. Vous, ils savent que vous ne marcherez pas là-dedans! On veut atteindre une certaine communauté qui soutient toujours la même chose: c'est un complot juif! On veut que les communautés se choquent les unes contre les autres."

Me Marchand a ainsi clos les plaidoiries de la partie civile, en terminant par dérouler devant les jurés une large feuille, dressée par l'ensemble de la partie civile, contenant "les 31 preuves" contre Mehdi Nemmouche.

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