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Procès du policier ivre qui avait tiré sur Kevin: "Ca me fout la haine"

Le procès d'un ancien policier poursuivi pour coups, menaces avec armes et tentative d'assassinat à Bonsin a débuté ce matin au tribunal correctionnel de Dinant. Les faits datent de 2014 et ils s'étaient déroulés lors d'une fête foraine.

Le tribunal correctionnel de Dinant a entamé, mercredi, le procès de Quentin et Emmanuel D., poursuivis pour des faits de coups et menaces avec armes, commis en novembre 2014 à Bonsin (Somme-Leuze). Le premier cité, policier au moment des faits, est également poursuivi pour tentative d'assassinat pour avoir ouvert le feu sur une des victimes. L'une des victimes, Kevin, s'est exprimée à l'issue de la première audience qui a eu lieu ce mercredi matin: "Il ne prend pas ses responsabilités. Ca me fout la haine. Il se contredit sans arrêt et le juge voit clair. Je peux me tromper mais la justice fat bien son travail."

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J'ai pris mon arme de service dans ma chambre

Les faits se sont produits en plusieurs temps, lors d'une soirée sous chapiteau. Les deux prévenus, deux frères, ont premièrement été impliqués dans une bagarre. "J'ai voulu discuter avec un parent à la suite de faits qui impliquaient nos enfants. Je lui ai suggéré qu'on passe à autre chose et je me suis fait insulter. Plus tard dans la soirée, quelqu'un m'a maintenu par l'arrière pendant que d'autres personnes tabassaient mon frère. J'ai réussi à me libérer et à intervenir", a expliqué Quentin D. Expulsés de la soirée, les deux prévenus sont rentrés chez eux pour revenir sur place 30 minutes plus tard, armés chacun d'un pistolet. "J'ai pris mon arme de service dans ma chambre et un autre pistolet, que je n'avais pas chargé, dans une armoire avant de la donner à mon frère", a poursuivi Quentin D. "On n'avait pas l'intention de tuer quelqu'un. Peut-être de faire le malin, oui", a expliqué Emmanuel D.

"J'avais une chance sur 80 de m'en sortir"

Sur place, à l'extérieur du chapiteau, Emmanuel D. à sorti son arme et a commencé à jouer avec, laser allumé. Le point rouge de ce dernier a alerté deux personnes qui rentraient chez elles et qui n'étaient en rien impliquées dans les précédents faits de coups et blessures. "Ils se sont avancés vers mon frère. J'ai tenté de les calmer. Je me suis à nouveau fait insulter et j'ai pris des coups de pied. J'ai senti que mon arme tombait. Je l'ai saisie. L'un d'eux est venu coller sa tête contre le canon et a tenté de la saisir. Dans un réflexe policier, je l'ai chargée et j'ai reculé. J'ai à nouveau reçu des coups et le coup de feu est parti accidentellement. Je n'ai pas réalisé que j'appuyais sur la détente", a encore expliqué l'ancien policier. L'une des deux personnes a été touchée à l'abdomen et hospitalisée en soins intensifs. "On m'a enlevé 80 centimètres d'intestin et j'ai eu le colon perforé. J'avais une chance sur 80 de m'en sortir. Le coup de feu était volontaire. Il a donné un coup de canon au niveau de l'arcade de mon ami puis l'a pointé avec son arme. Je ne lui ai mis qu'un seul coup de pied, pour le dégager car je pensais qu'il allait le tuer. Il s'est avancé vers moi et m'a tiré dessus à bout portant", a indiqué la victime.

Réquisitoire et plaidoiries de la défense sont fixés au 13 novembre. 

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