Procès Jarfi: l'extrême violence des coups endurés par un homosexuel

Le procès des quatre assassins présumés d'Ishane Jarfi devant la cour d'assises de Liège débute aujourd’hui. Ils sont accusés de l’assassinat d’un jeune Liégeois de 32 ans. 

Lundi matin, les jurés ont pu entendre le détail des faits reprochés aux tueurs présumés. L'acte d'accusation a décrit une scène d'une très grande violence. Ihsane Jarfi aurait été victime de nombreux coups de poings, de pieds et de genoux. L'autopsie a démontré un écrasement de la cage thoracique avec 17 côtes brisées, un écrasement cervical et des traces de coups portés avec acharnement à la tête, au thorax et à l'abdomen. L'agonie du jeune homme a duré entre 4 et 6 heures. On a retrouvé son corps le 1^er mai 2012 dans la région de Tinlot.

Premier meurtre homophobe dans un tribunal belge

La circonstance aggravante d’homophobie est retenue, même si les accusés nient avoir agi ainsi car il était homosexuel. Ishane Jarfi a été enlevé le 22 avril 2012 à la sortie de « L’Open Bar », un night-club ouvert à tous, mais fréquenté essentiellement par des homosexuels. Le soir des faits, un accusé n'aurait pas supporté d'entendre un homosexuel parler de religion islamique et de musulmans. C'est ainsi qu'il avait justifié les premiers coups portés à Ihsane Jarfi. Un autre des aggresseurs présumés admet pour sa part avoir perdu son calme lorsqu'Ihsane Jarfi lui a fait des propositions homosexuelles.

Un juré manquant

Le procès a début sans incident majeur. Seul un juré effectif manquait à l'appel. Il a été immédiatement remplacé avant la lecture de l'acte d'accusation de l'avocat général Marianne Lejeune et du substitut Murielle Radoux. L'homme était absent pour cause de maladie. Il a été remplacé par une juré suppléante. 

Il y a 17 parties civiles. Le procès devrait durer quatre semaines. Lundi après-midi, la Cour devrait procéder aux interrogatoires des accusés sur leur personnalité.