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Procès Nemmouche: les analyses vocales et les traces de semelle convergent vers Mehdi Nemmouche

L'accusé Mehdi Nemmouche a refusé, vendredi matin, de répondre à une question de la présidente de la cour d'assises relative à son ordinateur. Il a une nouvelle fois promis qu'il y apporterait une réponse ultérieurement. Les explications avec notre journaliste Antoine Schuurwegen.

Deux résultats d'expertises importantes ont été présentés par les enquêteurs, vendredi devant la cour d'assises de Bruxelles. Il en ressort que la comparaison entre la voix de Mehdi Nemmouche et celle entendue sur la vidéo revendicatrice de l'attentat présentent une "identité de voix", et que la trace de semelle relevée au Musée juif est "à 100% compatible" avec l'une des paires de chaussures de Mehdi Nemmouche. Un expert français en comparaison vocale a conclu que les résultats de ses analyses soutenaient l'hypothèse d'une "identité" de voix entre les commentaires du tueur du Musée juif, audibles sur des vidéos de revendication, et celle de Mehdi Nemmouche. Ce dernier ayant refusé un prélèvement de sa voix lors de l'enquête, l'expert avait dû travailler sur base des enregistrements de ses auditions. Ceux-ci étant de qualité moyenne, le spécialiste n'a pas pu rendre une conclusion définitive, mais il estime qu'on pouvait parler d'"un renforcement de l'hypothèse que la voix de la vidéo est celle de Mehdi Nemmouche".

Vendredi, Mehdi Nemmouche a cette fois affirmé ne pas être opposé à un prélèvement de sa voix. Ce devoir sera donc peut-être requis à la police par la présidente de la cour d'assises. Les enquêteurs ont également présenté les résultats d'une seconde expertise vendredi, qui a consisté à faire des comparaisons précises de traces de semelle. Un expert de la police technique et scientifique belge avait comparé la semelle du modèle de baskets Calvin Klein que possédait Mehdi Nemmouche à la trace de semelle découverte sur la porte du Musée juif de Belgique, à la suite d'un coup de pied que l'auteur a donné pour l'ouvrir. "La trace est à 100% compatible avec les chaussures de Mehdi Nemmouche ainsi qu'avec d'autres paires de ce même modèle. Donc c'est une chaussure de cette marque-là, de ce modèle-là et de cette dimension-là qui est à l'origine de la trace", a-t-il déclaré. Vendredi après-midi, les enquêteurs ont aussi évoqué le périple réalisé par Mehdi Nemmouche entre fin 2012 et mars 2014. Celui-ci était parti de Bruxelles le 31 décembre 2012 pour aller vers Beyrouth, un peu plus de trois semaines après sa libération de la prison de Toulon. "Le 2 janvier 2013, il a ensuite pris l'avion pour Istanbul. On pense qu'il s'est rendu en Syrie, je dis 'pense' car on se rend en Syrie clandestinement. Donc pareil lorsqu'il quitte ce pays, on ne sait pas dire à quelle date exactement. Mais on sait qu'il était à nouveau à Istanbul le 21 février 2014 car il y a pris un avion pour Kuala Lumpur", a déclaré le chef d'enquête.

Mehdi Nemmouche avait aussi voyagé à Singapour, Hong-Kong et Bangkok avant de revenir en mars 2014 à Francfort puis à Bruxelles. Les enquêteurs ont confirmé à la présidente de la cour qu'a priori, rien ne rattachait Mehdi Nemmouche à Bruxelles. Interrogé à ce propos, l'intéressé n'a pas donné de réponse, laissant entendre à nouveau qu'il répondra à cette question plus tard. Mehdi Nemmouche et Nacer Bendrer, deux Français âgés de 33 et 30 ans, sont accusés devant la cour d'assises de Bruxelles d'être auteur et co-auteur de l'attaque terroriste commise le 24 mai 2014 au Musée juif de Belgique, situé rue des Minimes à Bruxelles. L'attentat avait coûté la vie à quatre personnes: Emmanuel et Miriam Riva, un couple de touristes israéliens, Dominique Sabrier, une bénévole du musée, et Alexandre Strens, un employé du musée. Mehdi Nemmouche avait été arrêté six jours après les faits, le 30 mai 2014, à la gare routière de Marseille. Il était en possession de munitions et d'armes, dont une kalachnikov et un revolver qui ont servi lors de l'attaque au Musée juif. Selon l'enquête, il est celui qui a fait feu sur les quatre victimes à l'intérieur du musée, l'homme visible sur les images de caméras de vidéo-surveillance dans et autour du musée lors de l'attaque, et qui avaient fait l'objet d'un avis de recherche largement diffusé. Mehdi Nemmouche ne conteste pas avoir possédé les armes du crime, mais il nie être le tireur. Quant à Nacer Bendrer, arrêté le 9 décembre 2014 à Marseille, il est soupçonné d'avoir fourni les armes à Mehdi Nemmouche. Le procès se poursuivra lundi avec la suite des auditions des juges d'instruction et enquêteurs.


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16h: La cour a été contrainte de mettre fin plus tôt que prévu à l'audition des juges d'instruction et enquêteurs. En cause? La cour est confrontée à un problème de procédure à régler immédiatement. Elle doit examiner les conclusions rendues il y a quelques minutes par les avocats de Nacer Bendrer. Ceux-ci évoquent une violation des droits de la défense en raison du fait que les enquêteurs ont évoqué des analyses de traces papillaires sur une arme qui était en possession de Nacer Bendrer, alors que le procès-verbal ne figure pas au dossier. La cour va entendre toutes les parties au procès concernant cet incident et rendra ensuite un arrêt. 

15h26: Une personne qui touche un objet ne laisse pas forcément une trace ADN dessus, a répété vendredi après-midi devant la cour d'assises de Bruxelles la juge d'instruction Berta Bernardo Mendez. La défense de Mehdi Nemmouche avance qu'il ne peut pas être le tueur du Musée juif puisque son profil n'a pas été mis au jour sur la porte de l'institution, alors que les images montrent clairement que l'assaillant l'a touchée à plusieurs reprises.

13h - "C'est une chaussure de cette marque-là, de ce modèle-là et de cette dimension-là", a affirmé l'expert de la police technique et scientifique qui a comparé les chaussures de Mehdi Nemmouche et la trace de semelle découverte sur la porte du Musée juif de Belgique.

10h48 - Najim Laachraoui envisageait de commettre un enlèvement pour faire libérer Mehdi Nemmouche, selon un fichier audio rapporté vendredi devant la cour d'assises de Bruxelles par la juge d'instruction Berta Bernardo Mendez. Dans cet audio de l’ordinateur de la rue Max Roos, Najim Laachraoui explique qu’il faudrait enlever des personnalités en vue de les échanger contre des "frères", dont Mehdi Nemmouche.

10h43 -
La juge d’instruction revient sur les auditions des journalistes français. Elle fait le lien entre Nemmouche et Najim Laachraoui (kamikaze de Zaventem).

10h33 - 
La présidente va réfléchir à un nouveau prélèvement de voix.

10h29 - La présidente demande à Mehdi Nemmouche s’il serait d’accord de se soumettre à un nouveau prélèvement de voix. Il accepte. À quoi va-t-il servir ? Notre journaliste Antoine Schuurwegen, présent sur place, l'explique dans le RTL INFO 13h. "Ce prélèvement de voix va permettre de comparer la voix de Medhi Nemmouche à celle des vidéos de revendication de l’attaque. Six vidéos enregistrées juste après l’attentat par le tireur dans un sous-sol de Molenbeek. Dans le dossier, il existe déjà une comparaison de voix, mais elle a été fort compliquée puisque Medhi Nemmouche a toujours refusé qu’on prélève sa voix, qu’on l’enregistre. Pour faire leur travail, les enquêteurs ont dû comparer la voix des vidéos de revendication avec celle de Medhi Nemmouche captée lors des auditions vidéo filmées devant les enquêteurs français. Leurs conclusions sont assez interpellantes. Selon eux, de manière mathématique, il existe des similitudes entre les deux voix. Ils soulignent également que l’homme que l’on entend sur les vidéos de revendication modifie volontairement sa voix. Il la rend plus grave, sans doute pour ne pas être reconnu. Les enquêteurs mettent en avant que l’homme que l’on entend a un accent français. Medhi Nemmouche est français et a grandi à Roubaix. Ces différentes similitudes ne peuvent pas être vues comme des preuves scientifiques à proprement parler, mais comme des éléments qui viennent confirmer l’hypothèse que c’est bien Medhi Nemmouche l’auteur des vidéos de revendication. Ce nouveau prélèvement de voix, cette nouvelle expertise devrait permettre d’affiner les premiers résultats."

10h24 - Mehdi Nemmouche demande à la présidente s’il peut poser des questions à l’expert. Elle refuse.

10h23 - L’expert estime aussi que la voix sur les revendications est déformée.

10h20 - Pour l’expert, dans les 6 vidéos de revendication, il y a des éléments qui confirment l’hypothèse qu’il s’agit bien de la voix de Mehdi Nemmouche. La comparaison se fait de manière algorithmique entre la voix de Mehdi Nemmouche et celle entendue sur les vidéos de revendication. L’expert estime aussi que la voix sur les revendications est déformée.

10h05 - Un expert compare la voix de Mehdi Nemmouche et celle des vidéos de revendication.

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