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Retour des djihadistes belges - Les avocats de Noura Firoud demandent l'acquittement

(Belga) Les avocats de Noura Firoud, combattante de l'Etat islamique (EI) revenue de Syrie, ont demandé jeudi au tribunal correctionnel de Bruxelles d'acquitter leur cliente. Ce dernier l'avait déjà condamnée par défaut à cinq ans de prison en février 2019, mais Noura Firoud était toujours en Syrie à ce moment-là et n'avait pas donné signe de vie. Elle s'était néanmoins rendue aux autorités turques en août, après quoi elle avait été transférée en Belgique à la mi-octobre. Selon la défense, la jeune femme n'aurait jamais eu l'intention de rejoindre l'EI.

Cette habitante de Vilvorde avait pris le chemin de la Syrie en 2013, à l'âge de 17 ans. Elle l'a fait en tant que partenaire de vie de Houssien Eloussaki, figure de proue de Shariah4Belgium, lequel est mort au combat, après quoi Noura Firoud a épousé un autre combattant syrien de Vilvorde, Ali Houdaifa Ammi. Lui aussi était parti pour la Syrie en 2013, mais on n'a actuellement plus aucune trace de lui. Il a peut-être été tué par d'autres combattants de l'EI. Mme Firoud a expliqué avoir dû faire face à une situation familiale difficile et à des problèmes de santé mentale pendant des années, ce qui l'a amenée à faire face aux tribunaux à un jeune âge. "Elle était à la recherche de son identité et a commencé à se radicaliser", ont plaidé ses avocats. "Les autres filles lui avaient dit qu'elle s'intégrerait totalement si elle allait en Syrie, et après une énième dispute à la maison, elle l'a fait sur un coup de tête." "Je n'étais pas fiancée à Houssien Elouassaki" a déclaré Noura Firoud. "Je l'avais rencontré deux semaines avant mon départ. Il voulait m'épouser en Syrie, mais je voulais vraiment partir. Lorsque je suis arrivée en Syrie, j'ai immédiatement su que j'avais fait le mauvais choix. J'ai été immédiatement enfermée et j'ai dû épouser Ali Houdaifa. J'ai été violée plusieurs fois et j'ai fini par avoir trois enfants de lui." Noura Firoud a fini par se retrouver dans un camp dans le nord de la Syrie, puis à Istanbul, où elle aurait travaillé pendant un an sous un faux nom dans le secteur de l'immobilier avant de se rendre aux autorités. Le parquet fédéral a exprimé ses plus grands doutes sur la version de la prévenue et a demandé la confirmation du premier jugement, considérant que Mme Firoud avait fourni une assistance domestique à son mari, fondé une famille avec lui, et élevé et pris soin de leurs trois enfants, ce qui montre qu'elle a activement servi l'EI. "Votre histoire n'est pas crédible", a-t-il été dit à l'audience. "Vous dites que vous avez essayé de revenir plusieurs fois, mais des conversations entendues montrent le contraire. Vos parents ont mis tout l'argent qu'il leur restait sur la table et ont essayé de vous sortir de là, mais vous avez repoussé leurs propositions à chaque fois." Les avocats de la prévenue ont demandé qu'elle soit acquittée, arguant du fait que le tribunal ne serait pas compétent. En outre selon eux, Mme Firoud n'aurait pas agi de son plein gré en Syrie: "Elle n'était pas autorisée à faire quoi que ce soit, et ne pouvait que suivre. Si elle n'obéissait pas, elle était punie physiquement ou psychologiquement. Elle regrette ce qui s'est passé, elle l'a indiqué à plusieurs reprises lors de ses interrogatoires." Le tribunal rendra son verdict le 3 juin. (Belga)

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